Évaluation échographique de la dysfonction diaphragmatique après chirurgie pulmonaire - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les dysfonctions diaphragmatiques (DD), fréquentes en postopératoire de chirurgie abdominale et cardiaque, peuvent être responsables de complications respiratoires [1 , 2 ]. L’évaluation échographique de la DD est validée dans certains domaines, mais reste très peu étudiée en chirurgie thoracique [3 ]. Les objectifs de notre étude étaient de déterminer l’incidence et la sévérité des DD en postopératoire de chirurgie pulmonaire et d’identifier les facteurs associés à leurs survenues.
Matériel et méthodes |
Après avoir obtenu l’approbation de notre comité local d’éthique, des mesures échographiques d’excursions diaphragmatiques (ED) ont été réalisées en pré opératoire puis à j1, j3 et j7 postopératoires chez des patients ayant bénéficié d’une résection pulmonaire par thoracotomie ou vidéoscopie. Les ED droites et gauches de chaque hémidiaphragme ont été mesurées en mode 2D en position demi-assise après un effort inspiratoire maximal. La valeur de l’amplitude inspiratoire de l’hémidiaphragme le plus performant était notée Best E [2 ]. Une DD postopératoire était définie par une diminution de plus de 30 % de l’ED par rapport à la valeur préopératoire. Un Best E<25mm définissait une DD sévère (DDS).
Résultats |
Durant la période de suivie de 12 mois, 100 patients (âge moyen 62±10ans) ont été prospectivement inclus. Un antécédent de tabagisme était retrouvé chez 78 % des patients avec un volume expiratoire maximal en une seconde préopératoire à 87±21 % de la normale théorique. Une analgésie péridurale était réalisée chez 74 % des patients. En préopératoire, les valeurs d’ED droites et gauches étaient respectivement de 46±12mm et 42±11mm (NS). En postopératoire, le nombre de patients échographiquement analysables était respectivement de 90, 74 et 63 à j1, j3 et j7. À j1 postopératoire, l’ED homolatérale à la chirurgie était statistiquement inférieure à l’ED controlatérale (20±11mm vs 33±11mm, p<0,001). Des DD étaient observées respectivement chez 73 (81 %), 45 (61 %) et 20 (32 %) patients à j1, j3 et j7 postopératoires. Une DDS concernait 12 patients à j1 avec une persistance à j3 et j7 respectivement chez 4 et 1 patients. Un score EVA>40mm était retrouvé chez 5 patients à j1, 2 patients à j3 et aucun à j7. Il existait un relation statistiquement significative entre la présence d’un score EVA>40mm et l’existence d’une DDS isolée à j1 (p=0,003). En analyse univariée, un antécédent de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une thoracotomie postéro-latérale (par rapport à une vidéoscopie) et une résection pulmonaire>1 lobe étaient associés à une DDS durant les 3 premiers jours postopératoires (p<0,05).
Discussion |
Les DD sont fréquentes après une chirurgie pulmonaire, le plus souvent résolutives après le troisième jour postopératoire et rarement sévères. Elles peuvent être facilement détectées par la réalisation d’une échographie diaphragmatique au lit du malade. Une résection chirurgicale étendue par thoracotomie postéro-latérale pourrait constituer un facteur de risque de DD tout particulièrement chez le patient BPCO.
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Vol 1 - N° S1
P. A392 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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