Épidémiologie de l’agression rénale périopératoire après chirurgie d’une fracture du col fémoral en urgence - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
L’épidémiologie de l’agression rénale périopératoire (ARPO) est peu connue mais sa définition n’a été uniformisée que récemment. Nous avons étudié l’incidence et les facteurs associés à une ARPO chez les patients opérés en urgence d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique, rétrospective des données periopératoires des patients opérés en urgence d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2014 enregistrés dans une base de données prospective observationnelle mise en place après accord du CPP. Parmi les données recueillies figuraient la créatininémie préopératoire et à J1 et J2 postopératoire. La définition de l’ARPO a été basée sur les recommandations internationales : augmentation de la créatininémie≥1,5 la valeur de base (valeur préopératoire) ou une augmentation de la créatininémie≥26,3mmol/L en 48h [1 ]. Le stade 1, 2 ou 3 de l’ARPO a suivi les recommandations internationales. [1 ] Le débit urinaire n’a pas été utilisé car non disponible. Le dommage myocardique postopératoire était défini par une TnIc>0,06μg/L à j1, j3 ou j5. Les données quantitatives sont présentées en moyenne (écart-type) ou médiane [1er quartile–3e quartile], les données qualitatives en effectif (%). Une analyse univariée puis multivariée (variable dépendante : survenue d’une ARPO) ont été réalisés.
Résultats |
Parmi les 355 patients enregistrés, 329 ont pu être analysés (26 données manquantes de créatininémie). Par les 329 patients analysés 41 (14 %) ont présenté une ARPO. L’analyse univariée a montré que les patients présentant une ARPO avaient un score ASA plus élevé (p=0,004), étaient plus souvent traité par aspirine (p=0,01) ou bêta-bloquants (p=0,007), étaient plus souvent transfusés (p=0,03), présentaient plus souvent un dommage myocardique postopératoire (p=0,001), et décédaient plus souvent (p<0,001). Toutes les autres variables étudiées n’étaient pas associées à une ARPO en analyse univariée. Les résultats de l’analyse multivariée sont présentés dans le Tableau 1 et suggèrent que la classe ASA>2 et la survenue d’un dommage myocardique sont des variables indépendantes associées à la survenue d’une ARPO.
Discussion |
Cette étude montre que l’ARPO est fréquente après une chirurgie en urgence d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur. Un lien possible avec la survenue d’un dommage myocardique postopératoire est suggéré pouvant évoquer des causes partagées. Cependant, le faible effectif de la population étudiée ne permet pas de conclure et appelle à des travaux complémentaires.
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Vol 1 - N° S1
P. A39-A40 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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