Impact de l’échoguidage sur les complications des cathéters veineux centraux par voie jugulaire chez les patients obèses en réanimation - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La mise en place des cathéters veineux centraux (CVC) est fréquente en réanimation, mais leur pose n’est pas dénuée de iatrogénie (complications mécaniques, infectieuses et thrombotiques). La proportion d’obèses augmentant, l’objectif de cette étude était d’évaluer chez ceux hospitalisés en réanimation, le taux de complications, en comparant deux techniques de pose de CVC en position jugulaire interne par l’échoguidage ou le repérage anatomique.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, randomisée, en réanimation (de juin 2010 à février 2015) après accord du CPP. Les patients inclus devaient être majeurs, nécessiter la pose d’un CVC en jugulaire interne, avoir un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2, avoir donné leur consentement éclairé et signé. Les complications mécaniques (échec de pose, ponction artérielle, pneumothorax et hémothorax), les complications infectieuses (taux de colonisation et d’infection liée aux CVC) et les complications thrombotiques (un écho-Doppler était réalisé sur le trajet vasculaire à la recherche d’un thrombus intravasculaire) étaient relevées. Le critère de jugement principal était un critère composite regroupant l’ensemble des complications. Les critères de jugement secondaires étaient les complications mécaniques, infectieuses et thrombotiques, auxquelles s’ajoutaient le temps de pose du CVC, le nombre total de ponctions et la mortalité.
Résultats |
Cent soixante-seize patients on été inclus dans l’analyse de notre étude, 90 dans le groupe « repères anatomiques » et 86 dans le groupe « échoguidage ». Dans la population générale, il y avait 60 % d’hommes, l’âge moyen était de 61±15ans, le score d’IGS2 moyen de 50±15, l’IMC moyen de 38±7 kg/m2. Il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes de randomisation. En termes de critère de jugement principal, le taux de complications était significativement inférieur dans le groupe « échoguidage » par rapport au groupe « repères anatomiques » (44 % versus 77 % avec p=0,0005). Parmi les critères de jugement secondaires, les complications mécaniques étaient significativement plus faibles dans le groupe « échoguidage » (15 % versus 47 % avec p<0,0001), ainsi que le taux d’échec de pose (12 % versus 44 % avec p<0,0001). Dans le même sens, le temps de pose du CVC était plus court avec l’échoguidage (4,4±4,2minutes versus 6,4±6,3minutes avec p=0,0025) et le nombre de ponction moindre (1,5±0,9 versus 2,2±1,4 avec p<0,0001). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant les complications thrombotiques, infectieuses et la mortalité en réanimation.
Discussion |
La mise en place de CVC en jugulaire interne sous échoguidage, chez le patient obèse en réanimation, diminue le taux de complications par rapport au repérage anatomique, tout en facilitant la pose.
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Vol 1 - N° S1
P. A338 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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