Évaluation des anomalies des tests hépatiques en réanimation chirurgicale cardiothoracique - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les perturbations du bilan hépatique (PBH) sont fréquentes en réanimation, néanmoins peu de données sont disponibles dans la littérature. Le but de notre étude était d’évaluer : l’incidence, le délai de survenue, les caractéristiques et les étiologies supposées des PBH en réanimation chirurgicale.
Matériel et méthodes |
Nous avons mené une étude observationnelle, prospective, dans un service de réanimation chirurgicale cardiothoracique du 02/11/2012 au 25/02/2013. Étaient inclus, tous les patients (pts) dont la durée d’hospitalisation prévisible était supérieure ou égale à 3jours et qui présentaient durant le séjour : une élévation des transaminases (ASAT et/ou ALAT)≥à 2N et/ou une élévation de la GGT≥à 2N et/ou des PAL≥à 1,5N et/ou de la bilirubine totale≥à 1,5N. Un nouvel épisode était défini par la survenue d’une nouvelle PBH selon les critères précédemment définis si une normalisation du bilan était constatée, ou par une nouvelle augmentation d’une des variables de plus de 50 % si le bilan restait perturbé.
Résultats |
Durant la période étudiée, 256 pts ont été admis. Soixante-neuf pts ont présenté une PBH (27 %). Ces pts avaient un âge moyen de 59±16ans, un IGS moyen de 36±14, 61 % étaient des hommes. La PBH survenait avec une médiane de 1 jour (IQR 0–5). La fréquence de perturbation des différentes variables, leurs valeurs à l’inclusion et le jour du pic sont résumés dans le Tableau 1. Le nombre d’épisode de PBH par patient durant le séjour était de 1 (1–2). Trente et un patients (44,9 %) ont bénéficié d’une imagerie hépatobiliaire. Le diagnostic de cholécystite n’a été retenu que chez 2 patients (2,9 %). Quatre-vingt-seize épisodes de PBH ont étés étudiés. Les étiologies possiblement retenues étaient : dans 44 cas un sepsis/SIRS, dans 32 cas une hépatite hypoxique, dans 20 cas une rhabdomyolyse, dans 18 cas une origine médicamenteuse, dans 11 cas une hémolyse, dans 11 cas une possible hépatopathie sous jacente méconnue, dans 10 cas une origine indéterminée, dans 3 cas une congestion hépatique, dans 2 cas une cholécystite, dans 2 cas une origine vasculaire et dans 2 cas une nutrition parentérale. Dans 41 cas (42,7 %) une origine multifactorielle était retenue. Par rapport au groupe contrôle (187 patients), la mortalité était plus élevée (17,4 % vs 4,3 %, p=0,0005) et la durée de séjour plus prolongée (11 (6,75–21,25)j vs 4(2–6)j, p<0,0001).
Discussion |
La survenue d’une PBH est fréquente en réanimation. Les ASAT et la GGT sont les variables le plus fréquemment modifiées. Les étiologies principales retrouvées sont le sepsis/SIRS et l’hépatite hypoxique. L’origine médicamenteuse souvent évoquée est difficile à retenir de façon formelle. L’imagerie en l’absence de signe d’appel est peu contributive. Les anomalies des tests hépatiques sont un marqueur de gravité.
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Vol 1 - N° S1
P. A33 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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