Analyse des pratiques concernant le sevrage ventilatoire au bloc opératoire - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Le sevrage ventilatoire au bloc opératoire, contrairement à l’extubation, ne fait l’objet d’aucune recommandation et est laissé à l’appréciation du professionnel. En France, la ventilation spontanée avec aide inspiratoire (VSAI), mode de sevrage par excellence en réanimation, n’est utilisée au bloc qu’à 0,5 % toutes interfaces confondues. L’objectif de cette étude est donc de comprendre les raisons d’une sous utilisation de ce mode, que la littérature décrit comme plus physiologique.
Matériel et méthodes |
Une étude qualitative, prospective a été élaborée. Un questionnaire a été auto-administré à 42médecins anesthésistes réanimateurs (MAR) et des infirmiers anesthésistes (IADE) du bloc opératoire. Outre les variables factuelles (âge, sexe, secteur d’activité pratique, expérience du personnel) le questionnaire ciblait les pratiques de sevrage ventilatoire, le niveau de connaissance et de formation sur la ventilation ainsi que l’utilisation de protocoles dans la pratique quotidienne.
Résultats |
Les professionnels répondant (MAR et IADE) présentaient des différences peu significatives en terme de pratiques ; 66,6 % des professionnels déclarent utiliser souvent la VSAI. L’utilisation de ce mode est motivée par le confort (28,9 %), les comorbidités (26,3 %) et la sécurité (22,3 %) du patient, et est argumenté par le score ASA que dans 13,6 % des cas. Lorsque l’on compare la pratique de la VSAI à la ventilation spontanée non assistée (VS), 55 % des professionnels pensent que le mode en pression est plus pertinent pour de multiples raisons : respect de la physiologie, surveillance de la spirométrie, diminution du travail respiratoire, limitation du dérecrutement. Paradoxalement, 43,1 % passent systématiquement par une étape de VS après une reprise de ventilation en VSAI, et 33,3 % optent plutôt pour une extubation immédiatement après un réveil en VSAI ; parmi eux, seulement 10 % ont moins de 5ans d’expérience ; 87,8 % des professionnels n’ont pas reçu de formation continue sur la ventilation depuis leur formation initiale. Enfin, les professionnels déclarent utiliser un protocole de sevrage que dans 3,95 % des cas.
Discussion |
Malgré les arguments avancés par les professionnels en faveur de la VSAI, l’étape de VS avant l’extubation reste encore bien présente conduisant une perte possible du bénéfice de la VSAI. Toutefois, l’utilisation de la VSAI seule en sevrage témoigne d’un changement progressif de pratique. Dans ce domaine l’existence de formation continue est faible et l’absence de protocole de sevrage au sein des services interrogés témoigne d’une faible harmonisation des pratiques et de réflexion collégiale de prise en charge du sevrage ventilatoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 1 - N° S1
P. A328 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?