Monday morning syndrome, mythe ou réalité ? - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Sur le CHU de Grenoble, la réduction systématique des débits de gaz frais à 1L/min permettrait une économie de 55 000€/an et une réduction de 152kg/an d’équivalent carbone [1 ]. Un des arguments avancés par les soignants est que l’utilisation de bas DGF (<1L/min) pourrait exposer les patients au monoxyde de carbone (monday morning syndrome). Le desflurane reste le plus important pourvoyeur de production de CO [2 ]. L’OMS recommande une concentration dans l’environnement inférieure à 10ppm en cas d’exposition supérieure à 8h [3 ]. Nous avons donc comparé la production de CO lors de l’utilisation de desflurane à un DGF de 0,5L/min et à un DGF de 1L/min.
Matériel et méthodes |
Cette étude pilote, monocentrique, prospective, ex vivo, sur les respirateurs du PAR du CHU de Grenoble, a comparé la concentration en CO avant exposition au Desflurane, puis 10min après exposition à une concentration de Desflurane à 6 % avec un DGF de 1L/min et de 0,5L/min. L’ordre d’exposition aux DGF a été randomisé. Les mesures ont été réalisées par méthode électrochimique (CO tester© : précision de±1ppm) après une période de validation de la mesure par spectroscopie laser (OF-CEAS© : précision de±2ppb). Les critères d’évaluation secondaires ont été le nombre de mesure de CO supérieure à 10ppm, la concentration de CO en fonction de la durée d’utilisation de la chaux (>ou<48h) et la concentration de CO le lundi par rapport aux autres jours de la semaine. Les variables continues sont décrites en moyenne±écart-type. La comparaison entre variables continues a été effectuée par Anova après test de Kolmogorov-Smirnov et comparaison des variances. Les 2méthodes de mesures ont été comparées par un test de corrélation de Spearman.
Résultats |
Cinquante-cinq mesures ont été réalisées pour chaque DGF. La comparaison des mesures entre le CO tester© et la spectroscopie laser retrouvait une corrélation satisfaisante (rho=0,92 ; p<0,001). Il n’y a pas eu de différence de production de CO entre un DGF de 1L/min ou de 0,5L/min (2,4±1,9ppm vs 2,5±1,8ppm ; p=0,71). Aucune mesure n’a été supérieure à 10ppm. On retrouvait une majoration de production de CO en présence de chaux utilisée depuis plus de 48h (2,7±1,8ppm vs 1,6±1,5 ; p=0,03). La production de CO le lundi était supérieure aux autres jours de la semaine (3,3±1,8ppm vs 2,3±1,8ppm ; p=0,02) (Fig. 1).
Discussion |
Aucune différence significative n’a été observée dans la production de CO pendant l’utilisation de Desflurane entre des DGF usuels et de bas DGF. Aucune mesure de plus de 10ppm n’a été observée. Cette étude nous permet de montrer in situ que le risque d’intoxication au CO ne doit pas être un frein à la réduction des DGF en dessous de 1L/min lors des AG entretenues par Desflurane.
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Vol 1 - N° S1
P. A320 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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