Attitude des paramédicaux des réanimations françaises confrontés à des prises de décisions de limitation et d’arrêt des thérapeutiques : LATITUDE - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les situations de fin de vie concernent environ 10 % des patients admis en réanimation et 3 mesures sont généralement identifiées et regroupées sous le terme de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques. La première décision consiste à ne pas réanimer un patient en cas d’arrêt cardiaque, la seconde concerne les limitations des soins et consiste à ne pas introduire de nouveaux traitements ou à ne pas augmenter une thérapeutique déjà en place, et enfin la dernière concerne les arrêts de soins et consiste à stopper un traitement préalablement débuter et qui permet au patient d’être maintenu en vie. Les recherches menées sur les limitations et les arrêts des thérapeutiques en réanimation concernent principalement les pratiques médicales mises en œuvre, les points de vue juridiques et les aspects éthiques de ces situations. Alors que le rôle des médecins, des patients ou des familles semble clairement identifié, celui des paramédicaux reste à ce jour mal défini et se trouve parfois même en décalage par rapport aux perceptions des médecins. Peu de publications se sont focalisées sur l’implication, les attitudes ou la vision des paramédicaux dans ces prises de décisions et le rôle de ces derniers reste donc à ce jour méconnus tant sur le plan participatif qu’organisationnel.
Matériel et méthodes |
L’objectif principal de cette enquête est d’explorer et d’identifier les pratiques, les points de vue, les connaissances et le ressenti des paramédicaux lors des situations de limitation et d’arrêt des thérapeutiques chez les patients hospitalisés en réanimation ou dans un service de soins intensifs. Cette étude se base sur l’utilisation d’un questionnaire électronique diffusé à l’échelle nationale auprès de tous les paramédicaux exerçant en réanimation ou en soins continus en France.
Résultats |
Au total 1072 questionnaires ont été analysés. Les paramédicaux ayant participé à cette enquête exercent pour la majorité dans un CHU (64 %) dans un service de réanimation polyvalente (37 %). L’âge médian des participants est de 34ans [28 ; 41] avec une proportion de 80 % femmes. Environ 21 % des paramédicaux interrogés estiment que les limitations ou les arrêts des thérapeutiques n’ont aucun impact sur leur bien-être, et 63 % d’entre eux éprouvent souvent le besoin d’en parler. Alors que 78 % des participants considèrent que ces décisions font partie de leurs missions, seulement 10 % des paramédicaux se considèrent comme suffisamment formés sur le plan éthique ou juridique. Au final le plus grand risque pour 53 % des participants à cette enquête est de faire survivre un patient qui sera très handicapé, grabataire ou sans communication.
Discussion |
Cette étude permet de mettre en évidence le rôle participatif des paramédicaux lors des prises de décisions de limitations ou d’arrêts des thérapeutiques, alors que ces derniers ne semblent pas suffisamment formés pour ces situations. L’implication des paramédicaux lors des phases réflexives et organisationnelles semble par contre dépendre d’autres facteurs comme les années d’expérience dans les services, la présence d’un psychologue dans ces mêmes unités et le type de limitations envisagées.
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Vol 1 - N° S1
P. A310-A311 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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