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La détection de l’ADN mucoral circulant permet d’anticiper le diagnostic de mucormycose invasive chez les patients brûlés graves - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.468 
Quentin Ressaire 1, , Alexandre Alanio 2, Jean-Vivien Schaal 3, Thomas Leclerc 3, Charles Soler 4, Véronique Maurel 1, Mourad Benyamina 1, Axelle Ferry 1, Alice Blet 1, Sabri Soussi 1, Ileana Iordache 1, Maïté Chaussard 1, Blandine Denis 5, Maurice Mimoun 6, Stéphane Bretagne 2, Alexandre Mebazaa 1, Matthieu Legrand 1
1 Département d’anesthésie et centre de traitement des brûlés, France 
2 Laboratoire de parasitologie-mycologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
3 Centre de traitement des brûlés, France 
4 Laboratoire de microbiologie, hôpital d’instruction des armées Percy, Clamart, France 
5 Service des maladies infectieuses et tropicales, France 
6 Service de chirurgie plastique et reconstructrice et centre de traitement des brûlés, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La mucormycose est une infection fongique opportuniste qui survient chez des patients immunodéprimés (hémopathie maligne, diabète, traumatisme). La peau est le site le plus fréquemment atteint dans les mucormycoses nosocomiales. Les patients brûlés sont particulièrement à risque du fait de l’atteinte de la barrière cutanée [1] et de l’immunodépression [2]. La mortalité chez ces patients est proche de 100 % [1]. Le diagnostic est habituellement réalisé grâce à la mise en évidence de zygomycetes en microscopie sur des biopsies cutanées ou par des cultures. Nous avons donc souhaité évaluer l’intérêt diagnostique de la PCR pour la détection de l’ADN mucoral chez les patients brûlés atteints de mucormycose invasive.

Matériel et méthodes

Soixante-deux prélèvements sanguins réalisés chez 9patients brûlés hospitalisés dans des centres spécialisés (5 de l’hôpital Percy et 4 de l’hôpital Saint-Louis) ont été rétrospectivement analysés. Sixpatients ont présenté une mucormycose cutanée invasive prouvée (due à Mucor circinelloides et Lichtheimia corymbifera). Trois n’ont présenté qu’une colonisation (une culture positive sur un prélèvement sans caractère invasif) à Mucor circinelloides et Rhizopus microsporus. L’ADN a été extrait à partir d’un échantillon de 1mL de sérum ou de plasma congelé et extraits dans 85μL. Trois real-time PCR (qPCR) [3] ont été réalisées avec de légères modifications (la première MucR1 était modifiée comme 5′-CCTAGTTTGCCATAGTTCTCTGCAG-3′ et la première concentration était à 0,2μM). Les techniques habituelles de référence, de microbiologie permettant la recherche de champignons étaient réalisées tous les deux jours par un examen microscopique (KOH 10 % et Calcofluor) et la culture sur milieu de Sabouraud avec des antibiotiques (Biorad) et 2 % de gélose MALT avec des antibiotiques.

Résultats

L’âge médian était de 42ans [31–52] et la surface cutanée brûlée médiane de 58 % [42–68]. Les prélèvements des patients colonisés étaient tous PCR négatifs contrairement aux patients atteints où au moins un prélèvement était PCR positif. La positivité des PCR était toujours antérieure au diagnostic microbiologique (microscopie ou culture) avec une médiane de 4jours [1–9]. Tous les patients atteints d’une mucormycose cutanée invasive sont décédés sauf un qui a bénéficié d’un traitement chirurgical et médicamenteux rapide permettant un contrôle et une guérison de l’infection.

Discussion

La qPCR sur des prélèvements sanguins pourrait être utile au diagnostic précoce de mucormycose chez le patient brûlé avant que le résultat de la culture standard. Une stratégie de dépistage des patients brûlés à risque pourrait également être proposée.

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Vol 1 - N° S1

P. A305 - septembre 2015 Retour au numéro
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  • Réactivation des herpesviridae chez le patient brûlé grave
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