Intoxications graves au baclofène en réanimation - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La recommandation d’utilisation temporaire du baclofène dans le sevrage alcoolique rend le médicament plus accessible mais offre une opportunité d’intoxication volontaire par le patient ou ses proches. Nous présentons des cas d’intoxication au baclofène responsables d’un séjour en réanimation et d’une ventilation mécanique dans notre établissement.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique observationnelle (sans obligation de l’avis d’un comité d’éthique devant la loi française, patients informés de la possibilité d’utilisation de leurs données personnelles par livret d’accueil et affichage avec possibilité de refus) réalisée de juin 2013 à février 2015 avec collection des données démographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques. Les résultats sont présentés en médiane [quartile 1 ; quartile 3].
Résultats |
Sept personnes âgées de 41 [39;50] ans, de sex-ratio H/F 1,3, sont admis en réanimation pour exposition toxique au baclofène. L’IGS était élevée à 46[38,5 ; 53] mais la mortalité nulle. Il s’agissait d’une intoxication volontaire pour 6 patients et d’un surdosage accidentel sur insuffisance rénale chronique pour un patient (*). Pour 5 patients, l’intoxication était associée à d’autres toxiques (dont l’alcool pour 3 patients). Dans cinq cas d’intoxication aiguë, la dose ingérée était connue et était de 300[160;600] mg. Tous les patients présentaient des troubles de conscience, 4 avaient présentés une crise convulsive généralisée, le score de Glasgow avant intubation était de 5[3,5;6,5]. On pouvait observer un myosis (4 patients) ou une mydriase (1 patient). Pour 2 patients étaient constatés tachycardie et HTA, pour deux autres patients une bradycardie sinusale. Tous les patients avaient une acidose métabolique avec un déficit en base de 4[4;9] mmol/L. La durée de ventilation mécanique était de 4[3;5] jours et le réveil était marqué par un état d’agitation pour 5 patients. Quatre patients ont présenté une pneumopathie d’inhalation. Trois patients bénéficiaient d’une hémofiltration. Pour l’un d’eux, la baclofènémie est dosée : 719μg/mL à 13heures de l’ingestion, 377μg/mL après trois heures d’hémofiltration puis indétectable après huit heures d’hémofiltration permettant son extubation (Tableau 1).
Discussion |
La fréquence des intoxications au baclofène est en augmentation, l’intoxication est souvent polymédicamenteuse et parfois associée à la prise d’alcool [1 ]. Les signes sont principalement neurologiques et le pronostic est favorable malgré un IGS élevé. Le surdosage lors d’une insuffisance rénale peut induire une intoxication grave. Les complications surviennent au-delà d’une dose ingérée de 200mg, moins en cas de prise d’autres toxiques. L’hémofiltration (mais aussi l’hémodialyse) améliore la clairance de la molécule et pourrait raccourcir la durée de ventilation mécanique [2 ].
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Vol 1 - N° S1
P. A258-A259 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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