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Évaluation d’un marqueur urinaire de l’insuffisance rénale aiguë en postopératoire de chirurgie cardiaque - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.382 
Angélique Goepp 1, Sébastien Biedermann 2, , Nicolas Collet 3, Emmanuel Rouger 3, Claude Ecoffey 2
1 Réanimation, CHG, Saint-Brieuc 
2 Pôle anesthésie-SAMU-urgences-réanimations 
3 Pôle biologie, CHU, Rennes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est une complication survenant dans 10 à 30 % des cas après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle (CEC) [1]. L’objectif de cette étude était de définir un seuil et d’évaluer le test Néphrockeck® en fonction de la survenue d’une IRA. Celui-ci combine la mesure de deux protéines produites par la cellule tubulaire rénale lorsqu’elle est agressée ; un inhibiteur physiologique de métalloprotéases 2 (TIMP 2) et la protéine 7 liant les facteurs de croissance de type insuline (IGFBP 7).

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, observationnelle, monocentrique après accord du Comité d’éthique Local. Les patients inclus ont un score de Cleveland [2]3 et sont opérés d’une chirurgie cardiaque sous CEC. Deux prélèvements urinaires ont été réalisés, le prélèvement 1 à la sortie du bloc opératoire et le prélèvement 2 le lendemain matin. L’IRA était définie par une augmentation de la créatininémie selon la classification RIFLE. La créatininémie de référence était dosée la veille de l’intervention, le pic de créatininémie correspondait au taux de créatininémie le plus élevé dans les 72heures postopératoire. Les patients étaient classés en deux groupes, en fonction de la survenue ou non d’une IRA dans les 72heures postopératoire. La survenue d’une oligurie selon la classification RIFLE était notée. Les facteurs de risque d’IRA postopératoire étaient aussi renseignés. Pour définir la sensibilité et la spécificité du test, les courbes receiver operating characteristic (ROC), l’aire sous la courbe (AUC) avec l’intervalle de confiance (IC) à 95 % ont été calculées. Une analyse univariée a été réalisée pour comparer les patients développant une IRA à ceux indemnes de cette complication. Les variables qualitatives sont comparées avec le test du Chi2 ou le test exact de Fisher, les variables quantitatives avec le test de Mann et Whitney.

Résultats

Quarante-neuf patients ont été inclus de janvier à avril 2014 ; 97 tests ont été réalisés, 1 échantillon d’urine a été perdu. Douze (24 %) patients ont développé une IRA. Le seuil du test à 0,85 avait une sensibilité, une spécificité et une valeur prédictive négative (VPN) à 75 %, 78 % et 90 % au prélèvement 1 et 83 %, 73 % et 96 % au prélèvement 2. La valeur du test était significativement diminué en l’absence d’IRA, p=0,002 et<0,001 pour respectivement les prélèvements 1 et 2. La présence d’une oligurie dans les 48heures postopératoire n’était pas associée à la survenue d’une IRA (p=0,14). Aucuns facteurs de risque d’IRA n’étaient associés à la survenue d’une IRA ; insuffisance rénale chronique, durée de clampage, transfusion peropératoire, bas débit postopératoire (respectivement p=0,62 ; 0,47 ; 0,7 ; 0,4) (Fig. 1).

Discussion

Le test Néphrocheck® permet de prédire l’absence de survenue d’une IRA après chirurgie cardiaque lorsqu’il est négatif (VPN 90 et 96 % pour, respectivement, les tests 1 et 2) et ce, même en cas de facteur de risque d’IRA et d’oligurie postopératoire.

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Vol 1 - N° S1

P. A250 - septembre 2015 Retour au numéro
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