Effets de l’anxiété sur la mémorisation en simulation haute-fidélité : étude prospective chez des internes d’anesthésie-réanimation à Lyon - 07/09/15
et
Centre Lyonnais d’Enseignement par la Simulation en Santé
Résumé |
Introduction |
La simulation haute-fidélité est une technique pédagogique réflective qui permet l’apprentissage pratique (clinique et comportemental) en situation critique dans un environnement simulé à haut degré de réalisme clinique [1 ]. Elle génère un stress comparable à celui produit par une situation clinique critique réelle [2 ]. La mémorisation peut être affectée par le stress de l’apprenant [3 ]. L’objectif de cette étude est d’étudier si une majoration de l’anxiété entre le début et la fin de la séance est associée à une moindre mémorisation à long terme des messages clefs du débriefing.
Patients et méthodes |
Tous les internes en premier semestre du DESAR à Lyon ont bénéficié d’une formation en simulation haute-fidélité comportant 4 scénarios de transport intra-hospitalier de patients critiques. Après accord du comité d’éthique et consentement oral individuel, le niveau d’anxiété de chaque apprenant a été mesuré par la traduction française validée du score STAI-Y State de Spielberger (de 20 à 80/80) au début de la séance puis juste après la fin du débriefing. À la fin de chaque débriefing, les 5 points clefs permettant de résoudre le scénario ont été énoncés explicitement. Trois mois plus tard et sans avertissement préalable, la capacité à restaurer verbalement ces 5 points a été évaluée au cours d’un entretien téléphonique par un évaluateur aveugle de la variation d’anxiété pendant la séance. Les données non paramétriques, exprimées en médiane [intervalle interquartile], ont été comparées avec le test de Mann-Whitney.
Résultats |
Sur 4 demi-journées de formation, 26 internes de premier semestre, dont 11 femmes et 15 hommes, d’âge moyen 24,5±0,8ans, ont chacun participé en binôme à un scénario et observé les trois autres. La durée moyenne des débriefings était de 26±6minutes. Les scores STAI-Y State étaient de 37 [31,75 ; 44,5] en début de séance et de 31 [28 ; 35,75] après la fin du débriefing (p=0,04). Huit sujets (31 %) ont présenté en fin de séance un niveau d’anxiété supérieur au niveau initial. À trois mois, le nombre de points clefs retenus sur les 5 était de 3 [1,75 ; 3] chez ces 8 sujets contre 4 [3 ; 4] chez les autres (p=0,06) (Fig. 1).
Discussion |
Une majoration du niveau d’anxiété entre le début et la fin de la séance est associée dans notre échantillon à une tendance à une mémorisation moindre des points clefs à 3mois. L’impact sur la mémorisation à long terme de techniques pédagogiques permettant de réduire le niveau d’anxiété des apprenants pendant le débriefing serait intéressant à évaluer lors d’études futures.
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Vol 1 - N° S1
P. A237 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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