La formation des IDE de réanimation par la simulation permet une meilleure prise en charge de l’hémofiltration. Une étude prospective randomisée - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
L’hémofiltration veno-veineuse continue (CVVH) est une technique d’épuration extrarénale continue. Il existe cependant fréquemment des arrêts prématurés (AP) des séances liés, entre autre, à une « mauvaise » gestion des alarmes et du générateurs d’hémofiltration. Une formation des infirmiers (IDE) est donc nécessaire. À l’occasion de la mise en place de cette technique dans le service de réanimation chirurgicale du CHU d’Angers, nous avons voulu évaluer si la formation couplée à l’apprentissage sur simulateur haute-fidélité permettrait de réduire l’incidence de ces arrêts prématurés.
Patients et méthodes |
Étude prospective, randomisée, monocentrique en 2 phases :
– phase de formation : les 30 IDE de réanimation ont tous reçus une formation théorique et pratique par l’industriel (2+4h) et ont été randomisés (avec une stratification sur leur expertise en hémodialyse) en 2 groupes : simulé (S) ou non (C), pour recevoir une formation complémentaire de 3 séances de 1h 30 sur simulateur haute-fidélité ;
– durant la phase clinique, toutes les séances de CVVH étaient randomisées (équation de minimisation prenant en compte la position du désilet, la contre-indication à une anticoagulation, l’échec d’une séance antérieure, l’agitation du patient et la perfusion de catécholamines) pour être prises en charge uniquement par des IDE du même groupe (S ou C).
Le critère de jugement principal était la proportion d’AP (c.-à-d. : arrêt de séance non prescrit 4heures avant). Les critères secondaires étaient la durée des séances, l’efficacité des séances évaluée par le taux de réduction de l’urée, le nombre d’appels à l’aide (noté prospectivement durant les séances). Les données (moyennes±ET, médianes[Q1–Q3] ou n[%]) étaient comparées par test de Wilcoxon ou Chi2. Une analyse multivariée par régression logistique a été réalisée incluant (le groupe S/C, le SOFA, le choc, l’anticoagulation, la durée de séjour, l’appel à l’aide, l’agitation, la position du KT).
Résultats |
Sur une période de 13mois, 106 séances ont été randomisées (53/groupes) chez 50 patients (age 70±13ans, IGSII 74±23, SOFA 11,5±3,4). Quatre n’ont pas été débutées et le patient est décédé durant 17 autres. La position du KT (jugulaire droit vs fémoral), l’absence d’anticoagulation, l’état de choc, l’AP lors de la séance précédente, l’agitation du patient étaient non différents pour les 2 groupes. Concernant les 42 séances analysables pour S et 43 pour C (c.-à-d., patients non décédés durant la séance), leurs durées et le taux de réduction de l’urée étaient non significativement supérieur pour S (Fig. 1). L’AP était moins fréquent dans le groupe S (27[62 %] vs 38[88 %] AP, p<0,009) et les IDE du groupe S faisaient moins souvent appel à l’aide (0[0–1] vs 3[1–4] appels/séances, p<0,0001). En analyse multivariée, les 2 facteurs associés à l’AP étaient le SOFA (p=0,049) et le groupe de randomisation (p=0,03).
Discussion |
Une formation par la simulation haute-fidélité des IDE à la CVVH permet de réduire l’incidence des arrêts prématurés et des appels à l’aide. Ceci ouvre des perspectives devant des soins de réanimation toujours plus techniques et la nécessité de formation des IDE du fait d’un renouvellement important des équipes.
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Vol 1 - N° S1
P. A222-A223 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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