Phénotypage lymphocytaire au cours du sepsis. Étude descriptive - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Deux phases immuno-inflammatoires sont bien documentées dans le choc septique : phase précoce d’hyperactivité inflammatoire, puis phase d’immunosuppression. L’immunité innée, caractérisée par l’expression monocytaire circulante de l’HLA-DR, montre une baisse constante et rapide de cette expression (amplitude et durée variable selon les patients). Les données sur l’immunité adaptative (lymphocytaire T) sont moins bien précisées à partir de petites cohortes. L’interprétation des données du phénotypage lymphocytaire impose des valeurs de références dites « normales ». Buts :
– décrire et comparer les phénotypes des sous-populations lymphocytaires précoces et tardives au cours du choc septique aux valeurs « normales » ;
– étudier la relation de ce phénotypage avec le pronostic.
Patients et méthodes |
Monocentrique, patients de réanimation en sepsis, sepsis sévère et choc septique. Paramètres : démographiques, cliniques de sévérité, NFS, HLA-DR monocytaire, phénotypage lymphocytaire (cytométrie en flux : CD3+, CD3+CD4+, CD3+CD8+, CD19+, NK). Prélèvements réalisés dans le cadre du soin courant sans collection biologique, pas de problème lié à l’éthique. Données comparées à un groupe historique (volontaires sains, hématologie, hôpital Saint-Louis). Statistiques : médiane (25–75e percentile), test de Mann-Whitney et de Student, corrélation de Pearson.
Résultats |
Soixante-quatorze patients septiques : 29 sepsis, 9 sepsis sévères, 36 chocs septiques, âge 60(9–82)ans, 26 F/48 H, origine du sepsis (38 % pulmonaire, 28 % abdominal, 34 % autres), IGS2 à l’admission 49(40–61), SOFA le jour de l’immunophénotypage 7(3–10), mortalité globale à j7 13 % et à j28 29 %, délai entre l’agression inflammatoire et le phénotypage 4(1–10)jours. Quarante-huit sujets témoins : âge 42(31–55) ans, sexe 24 F/24 H. La lymphopénie globale des sepsis est de −32 % par rapport aux témoins, portant surtout sur les lymphocytes T4. Lymphopénie plus marquée dans le choc septique par rapport au sepsis+sepsis sévère (p 0,04) ; plus marquée à la phase précoce (<7j) qu’à la phase tardive (>7j)(p<0,05). Phénotype précoce pas associé à la mortalité à j7 ; ni le phénotype tardif à la mortalité à j28. Aucune corrélation entre le phénotype lymphocytaire et les scores de gravité (Tableau 1).
Discussion |
Le sepsis est caractérisé par une lymphopénie prédominant sur les lymphocytes T CD4+, à la phase précoce et chez les patients choqués. Cette lymphopénie, à la baisse de l’expression de l’HLA-DR monocytaire, témoigne d’une synergie de modifications innée et adaptative. Si la nécessité de stimuler l’immunité était indiquée, elle devrait être discutée en fonction du but : stimulation innée seule (INFγ) ou stimulation globale (IL7).
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Vol 1 - N° S1
P. A209-A210 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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