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Analyse pharmacocinétique comparée de l’infiltration intra-articulaire et périnerveuse fémorale continue de ropivacaïne pour arthroplastie totale de genou - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.305 
Jean-Pierre Rameau 1, , Jean-Yves Jenny 2, Pierre Bentzinger 3, Jonathan Barthelmé 3, Véronique Kemmel 4, Eric Noll 3, Pierre Diemunsch 1
1 Anesthésie Hautepierre 
2 Orthopédie, CCOM 
3 Anesthésie, CCOM 
4 Laboratoire de biochimie, hôpitaux universitaires, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’infiltration intra-articulaire (LIA) d’anesthésiques locaux est une alternative au bloc péri-nerveux fémoral (BF) pour l’analgésie postopératoire lors d’une arthroplastie totale de genou (TKA). La LIA préserve le verrou musculaire quadricipital, permettant une reprise d’appui précoce. Le profil pharmacocinétique de la ropivacaïne administrée par LIA prolongée n’est pas connu. L’objectif de cette étude est de comparer la pharmacocinétique de la ropivacaïne administrée soit par LIA continue soit par BF continu, après TKA.

Patients et méthodes

Après avis du CPP et consentement informé écrit, 24 patients opérés d’une TKA ont été randomisés en 2 groupes. Dans le groupe LIA la ropivacaïne (400mg ; 2mg.mL−1) était administrée par infiltration intra-articulaire peropératoire puis par cathéter intra-articulaire. Dans le groupe BF, l’injection de 150mg de ropivacaïne 7,5mg.mL−1 était poursuivie par cathéter péri-nerveux. L’infiltration de ropivacaïne 2mg.mL−1 était poursuivie pendant 48h à un débit de 20mg/h dans les 2 groupes. Les concentrations plasmatiques de ropivacaïne (chromatographie couplée à un détecteur UV–Visible) ont été mesurées pendant 72heures afin de déterminer le pic de concentration (Cmax), son temps de survenue (Tmax) et l’aire sous la courbe. Les signes cliniques de toxicité de la ropivacaïne ont été recherchés quotidiennement.

Résultats

Treize patients ont bénéficié d’une LIA et 11 d’un BF. L’évolution de la concentration plasmatique de ropivacaïne est présentée sur la Fig. 1. Dans les deux groupes LIA et BF la Tmax est observée 48heures après le début de l’administration. Dans le groupe LIA la Cmax égale 3,9±4,1mg/L, l’aire sous la courbe étant de 152±141,6mg.h/L alors que dans le groupe BF la Cmax égale 2,9±2,0mg/L et l’aire sous la courbe moyenne est de 112±79,7mg.h/L. Cinq patients ont des concentrations de ropivacaïne supérieures à 4mg/L, 3 dans le groupe BF et 2 dans le groupe LIA. Deux patients (1 dans le groupe LIA, 1 dans le groupe BF) ont présenté des signes de toxicité (goût métallique dans la bouche ou bourdonnements d’oreille).

Discussion

L’administration de ropivacaïne continue durant 48heures postopératoires par LIA ou BF entraîne un pic de concentration systémique en fin d’administration, à la 48e heure. Ces résultats suggèrent un maintien de la surveillance clinique des signes de toxicité d’une durée au moins équivalente à la perfusion.

L’absence de résorption systémique de ropivacaïne dans le groupe LIA durant la première heure est liée à la présence du garrot chirurgical.

Une LIA de ropivacaïne de 48heures ne semble pas induire de profil de résorption ni de symptomatologie clinique menaçants en comparaison avec l’administration périnerveuse fémorale mais la posologie minimale efficace reste à déterminer afin d’optimiser la sécurité de cette modalité d’analgésie postopératoire.

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Vol 1 - N° S1

P. A199-A200 - septembre 2015 Retour au numéro
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