La lidocaïne inhibe in vivo la prolifération péritonéale de cellules de cancer mammaire mais pas ovarien - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Des études cliniques rétrospectives ont suggéré un possible effet protecteur de l’anesthésie loco-régionale sur la survie sans récidive après chirurgie carcinologique [1 ]. Des études in vitro ont montré un effet inhibiteur des anesthésiques locaux sur la prolifération, la migration ou l’invasion de lignées de cellules cancéreuses [2 ]. Notre équipe a mis en évidence une inhibition de la prolifération et de la migration de diverses lignées cancéreuses du sein par la lidocaïne [3 ]. Le but de la présente étude est d’évaluer l’effet de lidocaïne dans un modèle in vivo d’induction de carcinose péritonéale par des lignées cellulaires humaines de cancer de l’ovaire ou du sein.
Matériel et méthodes |
Vingt-quatre souris Nude-Foxn1nu (HARLAN, Gannat, France) âgées de 6semaines ont été randomisées en 2 groupes de 12 souris. La carcinose péritonéale a été induite par injection intrapéritonéale de 5×106 cellules SK-OV-3 (ovaire) ou MDA-MB-231 (sein), à j0. Chaque groupe a ensuite été randomisé en 2 sous-groupes de 6 souris traitées par injection intrapéritonéale de lidocaïne (1mg/10g) ou par un volume équivalent de PBS à j14, j21 et j28. Les animaux ont été examinés 3 fois par semaine pendant plus de 100jours. Les animaux présentant les points limites expérimentaux (ascite, altération de l’état général avec amaigrissement, aspect négligé) ont été euthanasiés. L’analyse de survie a été établie par courbe de Kaplan-Meier et test de Log-rank, comparant les sous-groupes lidocaïne et PBS pour chaque type de carcinose péritonéale.
Résultats |
Le traitement par lidocaïne n’a entraîné aucune amélioration de la survie (test de Log-rank : p=0,55) dans le groupe des carcinoses péritonéales induites par la lignée SK-OV-3, avec des médianes de suivie de 33,5 versus 36,5jours entre les sous-groupes lidocaïne et PBS (NS).
Dans le groupe des carcinoses péritonéales induites par la lignée MDA-MB-231, le traitement par lidocaïne a entraîné une nette amélioration de la survie sans toutefois atteindre la significativité (test de Log-rank p=0,08). En outre, 2 animaux du sous-groupe lidocaïne sont restés vivants après 100jours, alors que tous les animaux du groupe PBS ont nécessité une euthanasie avant 50jours (Fig. 1).
Discussion |
Cette étude in vivo semble confirmer les propriétés anti-tumorales de la lidocaïne pour ce qui concerne les cellules mammaires. Ces résultats, non retrouvés pour les cellules ovariennes, méritent d’être confirmés sur une plus large série afin de palier le manque de puissance par un effectif plus nombreux, et sur d’autres modèles de métastases de cancer du sein.
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Vol 1 - N° S1
P. A198-A199 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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