La lévobupivacaïne inhibe la prolifération in vitro des cellules de carcinome épidermoïde humain et altère le métabolisme énergétique cellulaire - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Sur modèle murin, l’infiltration prolongée de lévobupivacaïne après chirurgie d’exérèse de tumeurs de type spinocellulaires réduit la taille des récidives tumorales [1 ]. L’objectif de ce travail consiste à confirmer in vitro la cytotoxicité de la lévobupivacaïne sur un modèle cellulaire de carcinome épidermoïde humain et d’étudier les mécanismes métaboliques impliqués dans l’interaction entre la lévobupivacaïne et les cellules cancéreuses.
Matériel et méthodes |
Les effets de la lévobupivacaïne sur des lignées de cellules humaines de carcinome épidermoïde A431 ont été comparés à ceux observés sur des fibroblastes et des kératinocytes sains HacaT spontanément immortalisés. Les cellules ont été mises en culture en présence de lévobupivacaïne à différentes concentrations (10μM, 50μM, 100μM, 500μM et 1mM). L’effet synergique du 5-Flououracil (50μM) a été recherché. La mesure de la prolifération et de la viabilité cellulaire ont été étudiées par la méthode du cristal violet après 48heures d’exposition. L’effet de la lévobupivacaïne sur le métabolisme énergétique cellulaire a été évalué par mesure de la respiration mitochondriale (oxygen consumption rate) et de la glycolyse (extracellular acidification rate) en plaques 96 puits (Seahorse Biosciences XF96) dans les 90minutes suivant l’exposition. Les résultats ont été exprimés en pourcentage du contrôle non traité et la comparaison des différents groupes a été effectuée par le test Anova, avec une valeur p<0,05 considérée comme statistiquement significative.
Résultats |
La viabilité cellulaire est significativement réduite par la lévobupivacaïne pour des concentrations supérieures à 500μM de façon dose dépendante (Fig. 1a). À une concentration de 500μM, cette cytotoxicité est accrue sur les cellules cancéreuses par rapport aux cellules saines (Fig. 1a). Un effet additif avec le 5FU a été retrouvé après 48h d’exposition prolongée. Sur le plan métabolique, la lévobupivacaine entraîne aux concentrations les plus élevées (500μM et 1mM) une double inhibition des deux voies énergétiques principales, la glycolyse et les OXPHOS (Fig. 1b).
Discussion |
La lévobupivacaïne diminue la viabilité cellulaire et réduit plus spécifiquement la prolifération des cellules de carcinome épidermoïde vs les cellules saines. Cette cytotoxicité pourrait s’expliquer par sa capacité à inhiber partiellement les deux voies énergétiques principales, glycolytique et mitochondriales. Il convient maintenant d’approfondir la compréhension de ces mécanismes et de confirmer ces résultats sur des extraits tissulaires humains.
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Vol 1 - N° S1
P. A197 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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