Évaluation de la pose et de la tolérance des guides d’extubation chez les patients de réanimation - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les dernières recommandations 2013 de l’American Society of Anesthesiology [1 ] préconisent l’utilisation d’un cathéter d’extubation afin de sécuriser la procédure sur un patient ayant une intubation difficile connue. En réanimation, l’incidence d’intubation difficile est supérieure à celle observée au bloc opératoire [2 ]. Nous avons voulu évaluer le set d’extubation par étapes (cook®) de nouvelle génération : un guide souple d’extubation est introduit dans la sonde d’intubation et permet un accès constant aux voies aériennes après l’extubation. Un cathéter de réintubation est disponible et se place au travers du guide souple afin de permettre la réintubation si besoin. Nous avons évalué la pose du dispositif par le médecin et la tolérance des patients de réanimation bénéficiant de cette technique.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective observationnelle monocentrique et anonyme dans les services de réanimation du CHU d’Amiens. Tous les patients ayant présenté une intubation difficile étaient inclus. Les données sur la facilité de pose du guide et de la fixation du guide par le praticien sont obtenues grâce à une notation sur une échelle de 0 à 10 (0=très difficile, 10=très facile). L’évaluation de la tolérance du patient est également réalisée à l’aide d’une échelle de 0 à 10 (0=aucune gène, 10=dispositif insupportable) à H3, H6 et H12 post-extubation. La nécessité ou non de réintuber le patient, le nombre d’heures où le dispositif est resté en place et l’apparition éventuelle de complications sont également relevés. Les résultats sont présentés en médiane (min–max) ou en pourcentage.
Résultats |
Seize patients ont été inclus, dont 81 % d’homme. L’âge médian était de 60ans (30–73) et l’IMC de 29 (20–45). Tous les patients présentaient des critères d’intubation et/ou de ventilation difficile. La facilité de pose du guide était estimée à 9 (7–10) et la facilité de fixation du système à 6 (3–9). La gêne ressentie par le patient est évaluée à 2 (0–8) à H3, 1 (0–5) à H6 et 1 (0–5) à H12. Deux patients avec toux importante ont nécessité le retrait de 2cm du guide qui était inséré de façon trop distale. Le guide d’extubation a été laissé en place 22heures (1–36). Quarante-quatre pour cent des patients avec guide d’extubation ont bénéficié de VNI sans problème particulier. Deux guides ont été arrachés en raison d’une agitation. Un patient a été réintubé au travers du guide, sans complication. Aucune complication à type de pneumothorax ou pneumopathie n’a été décrite jusque j3 post-extubation.
Discussion |
L’utilisation du set d’extubation par étape est donc facile de pose. Son système de fixation nécessite un entraînement et une information du personnel médical et paramédical. Il semble que ce dispositif soit bien toléré, jusqu’à permettre la réalisation de VNI post-extubation. Une seule réintubation a été réalisée au cours de son utilisation. Cette technique pourrait donc intégrer la stratégie de sécurisation de la phase d’extubation des patients ayant une gestion des voies aériennes difficiles. Une étude de plus grande envergure devra être réalisée afin de consolider nos résultats et obtenir une expérience suffisante sur cette technique.
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Vol 1 - N° S1
P. A195 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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