Impact de la privation de sommeil sur les compétences techniques et non techniques des internes d’anesthésie-réanimation : une étude basée sur la simulation - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La privation de sommeil est fréquente chez les internes d’anesthésie-réanimation (AR). Ses conséquences sur les performances ont été rapportées avec des résultats contradictoires concernant les compétences techniques [1 ]. Les compétences non techniques (prise de décision, travail en équipe, perception de la situation et gestion de tâches) [2 ] sont un complément indispensable aux compétences techniques pour la réalisation d’une tâche de manière sure et efficace [3 ]. L’objectif de cette étude était d’étudier l’impact de la privation de sommeil sur les compétences techniques et non techniques des internes d’anesthésie-réanimation.
Matériel et méthodes |
Inclusion prospective d’internes d’AR du 3e au 10e semestre. Réalisation d’une séance de simulation par interne après randomisation sur les conditions de passage en deux groupes : sortie de garde (privé de sommeil, PS) et nuit de sommeil à domicile (repos, R). Le scénario, réalisé à l’aide d’un mannequin de simulation haute-fidélité, consistait en une anesthésie générale en urgence pour péritonite appendiculaire compliquée par une réaction anaphylactique de grade III secondaire à l’injection de succinylcholine. Après stabilisation relative par l’injection de 100μg d’adrénaline le chirurgien entrait en salle créant un dilemme avec prise de décision complexe concernant l’orientation du patient. Le critère de jugement principal, représenté par les compétences non techniques, était évalué à l’aide de l’échelle ANTS [2 ] par deux opérateurs indépendants et en aveugle du groupe d’attribution. Ce protocole a fait l’objet d’un accord du CPP Île-de-France III.
Résultats |
Quinze internes ont été randomisés entre janvier et février 2015, 7 dans le groupe PS et 7 dans le groupe R ; un interne ayant été exclu devant un score d’Epworth supérieur à 15. Le nombre de semestres médian était de 5 [3–7]. Le groupe PS présentait un score de somnolence KSS significativement plus élevé que le groupe R (7 [4,7–7,7] vs 4 [2–6,1], p=0,03) et avait un score de confiance inférieur (PS 30 [27–34] vs R 45 [33–50], p=0,029). Les internes en privation de sommeil avaient un score de compétences non techniques significativement plus faible (12,5 [10,2–14,2] vs 14,5 [14,1–15,3] p=0,04). Le score de compétences techniques n’était pas différent entre les deux groupes (p=0,95) (Fig. 1).
Discussion |
La privation de sommeil semble réduire la capacité à mobiliser les compétences non techniques sans atteinte de compétences techniques et pourrait donc favoriser l’émergence d’erreurs médicales. Des mesures préventives ainsi que des programmes de formation spécifiques semblent nécessaires.
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Vol 1 - N° S1
P. A189-A190 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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