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Évaluation de la « dose col » (injection d’une faible dose de lidocaïne dans le cathéter péridural) sur l’avancée du travail en anesthésie obstétricale - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.288 
Julien Lanoiselée 1, , Serge Molliex 1, Patricia Derail 2, Aymeric Cantais 3
1 Anesthésie-réanimation 
2 Anesthésie 
3 CHU de Saint-Étienne, Saint-Étienne, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En anesthésie obstétricale, l’injection d’une faible dose de lidocaïne dans le cathéter péridural devant une stagnation du travail est censée relâcher le col utérin et relancer le travail pour permettre un accouchement par voie basse simple. Une étude randomisée contrôlée [1] a montré qu’une analgésie péridurale par lidocaïne 1 % n’augmentait pas la durée du travail ni le taux de césariennes et d’extractions instrumentales par rapport à une analgésie IV par meperidine. La « dose col » est un concept non évalué dans la littérature, mais appliqué dans notre centre chez toute femme en stagnation de travail. L’objectif de cette étude est d’analyser les facteurs prédictifs de l’efficacité de cette dose col en évaluant son impact sur le nombre d’extractions instrumentales ou de césariennes.

Patientes et méthodes

Une étude observationnelle de cohorte prospective a été réalisée du 09/12/2013 au 03/03/2015 au CHU de Saint-Étienne. Les femmes ayant bénéficié d’une dose col à la demande des sages-femmes pour stagnation du travail ont été réparties en deux groupes selon leur mode d’accouchement : voie basse simple (groupe VBS) ou césarienne et extraction instrumentale (forceps/ventouse) (groupe CEI). Nous avons recueilli les facteurs suivants : âge, parité (primipare/multipare), déclenchement du travail ou non, concentration en lidocaïne et volume de la dose, position de la patiente lors de l’injection, et dilatation et consistance du col à l’injection, en vue de rechercher une association statistique avec le mode d’accouchement, grâce à une étude analytique.

Résultats

Cinquante-trois patientes ont été incluses. Les résultats de l’analyse multivariée sont présentés dans le Tableau 1. Chez ces patientes en stagnation de travail (plus propices à un accouchement par césarienne ou extraction instrumentale), le taux d’accouchement par voie basse simple était de 55 %. En analyse univariée, le seul facteur prédictif de succès de la dose col était la concentration en lidocaïne (une concentration à 1,5 % étant prédictive d’efficacité par rapport à 1 %). En analyse multivariée, ce résultat était toujours significatif avec un p de 0,047.

Discussion

Devant une stagnation du travail, la réalisation d’une dose col est plus efficace en cas d’utilisation de lidocaïne concentrée à 1,5 % par rapport à 1 %. Les autres facteurs n’ont pas d’influence. Toutefois, cette étude comporte des limites : le taux de césariennes et extractions instrumentales y est plus élevé (45 %) que dans littérature [1] (13 %) : cela est dû au biais de sélection de patientes en stagnation de travail, plus propices à un accouchement par césarienne ou extraction instrumentale. L’efficacité de cette pratique n’a jamais été prouvée dans la littérature. Un essai randomisé contrôlé pourrait permettre de quantifier le bénéfice de la « dose col » chez les parturientes en stagnation de travail.

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Vol 1 - N° S1

P. A187-A188 - septembre 2015 Retour au numéro
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