Complications infectieuses sur dérivations ventriculaires externes en neuroréanimation - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La mise en place d’une dérivation ventriculaire externe (DVE) est une procédure de routine lors des troubles de la résorption du liquide céphalorachidien (LCR). Avec des taux d’infection compris entre 0 et 22 % [1 ], ce dispositif n’est pas exempt de complications. Notre étude a eu pour objectif d’analyser le taux d’incidence des infections sur DVE avec le protocole de soins de DVE en vigueur dans notre service. Nous avons également décrit l’écologie bactérienne associée à ce type d’infection.
Patients et méthodes |
Nous avons sélectionné les patients ayant bénéficié d’une DVE entre janvier 2011 et avril 2014 dans le service de neuroréanimation. La gestion des DVE répondait à un protocole écrit : pose stérile en réanimation, absence d’ouverture de la ligne principale, prélèvements quotidiens en aval du réservoir, administration intraventriculaire d’amikacine (10mg) à l’ablation du drain. Un monitorage cytobactériologique du LCR était réalisé quotidiennement. Les données cliniques, radiologiques et microbiologiques ont été revus afin d’isoler les infections de DVE selon la classification proposée par Lozier [1 ]. Celle-ci distingue la contamination de la colonisation (une versus plusieurs bactériologies de LCR positives). La suspicion d’infection de DVE (fièvre et modifications cyto-biochimiques du LCR sans bactériologie positive). L’infection de DVE (une ou plusieurs bactériologies positives associées à une hyperleucorachie et des modifications cyto-biochimiques) et la ventriculite (bactériologie positive, modifications cyto-biochimiques et dégradation neurologique).
Les infections neuro-méningées d’autres étiologies ont été exclues : infection d’un dispositif déjà présent, brèche ostéoméningée, craniectomie ou méningite à l’admission. Les profils bactériologiques des cultures positives de LCR de janvier 2000 à avril 2014 ont été également analysés.
Résultats |
Deux cent trente-sept patients ont été inclus (âge moyen 53,8ans ; 112 hommes, 125 femmes) soit 3686jours de DVE. Les indications de DVE ont été l’hémorragie sous-arachnoïdienne (n=125, 53 %), l’hémorragie intraparenchymateuse (n=52, 22 %) et les traumatismes crâniens (n=27 ; 11 %). La durée moyenne de dérivation a été de 15,6±12,3jours par patient avec un nombre moyen de 1,27±0,58 cathéters par patient.
L’incidence cumulée des infections sur cathéters était de 1,27 % soit 0,008 % infection pour 1000jours de dérivation. Parmi les 42 cultures positives de LCR identifiées et après exclusion des colonisations, contaminations et des suspicions d’infection, 3 dossiers ont présenté des critères d’infections liées aux cathéters de DVE. Ces 3 cas étaient des ventriculites.
Sur les 127 cultures positives de LCR documentées, les Staphylocoques coagulase négative étaient prépondérants (44 %) ; les bacilles gram négatifs ont été isolés dans 8 % des cas. Les antibiogrammes étaient majoritairement de phénotypes sauvages.
Discussion |
L’utilisation conjointe d’un protocole de soins de DVE rigoureux et d’un suivi cytobactériologique quotidien du LCR peut être associée à un faible taux incidence d’infection sur DVE.
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Vol 1 - N° S1
P. A179-A180 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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