Étude de l’influence du tabac sur le volume gastrique de volontaires sains fumeurs réguliers à jeun - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les règles de jeûne préopératoire ont pour but de diminuer le risque d’inhalation bronchique. Jusqu’à 15 % des fumeurs réguliers ne pourraient s’abstenir de fumer dans l’heure précédant la chirurgie [1 ], conduisant fréquemment à un report de la chirurgie devant la crainte d’une inhalation et l’absence de recommandation claire en ce qui concerne le jeûne tabagique [2 ]. Nous avons conduit cette étude qui avait pour objectif d’étudier l’effet de la consommation de tabac sur les variations du volume gastrique de volontaires fumeurs réguliers à jeun depuis 12h, à l’aide d’une évaluation échographique non invasive du contenu gastrique.
Matériel et méthodes |
Cette étude prospective, randomisée, en simple insu et en cross-over a reçu l’accord du Comité de Protection des Personnes Sud-Est IV, no L. 14-12. Chaque sujet participait à 2 sessions : avec et sans tabac. Une mesure échographique initiale de la surface antrale était effectuée après un jeûne de 12h (T0). Cette mesure initiale était ensuite suivie d’une période de 30minutes, pendant laquelle le volontaire attendait sans fumer (session sans tabac) ou devait fumer 2 cigarettes en 15minutes (session tabac). Une mesure de la surface antrale était réalisée 30minutes après la première (T30), puis toutes les 30minutes (T60, T90, T120) pendant les 2heures suivant la mesure initiale. Le pourcentage de variation de la surface antrale par rapport à la surface initiale, mesurée à T0, était calculé pour les périodes T0–T30, T0–T60, T0–T90, T0–T120. Les aires antrales étaient analysées à l’aide d’une analyse de variance à mesures répétées. La différence entre les pourcentages de variation de l’aire antrale était calculée pour chaque période entre les 2 sessions, ainsi que l’intervalle de confiance à 90 % (IC90 %). On retenait l’équivalence si la différence entre les pourcentages de variation de l’aire antrale à chaque période était<10 % et si l’IC90 % incluait 0 et était compris entre −10 % et +10 % entre les deux sessions.
Résultats |
La variation de l’aire antrale était équivalente entre les deux sessions uniquement pour la période T0–T120 (Tableau 1). Il n’était pas retrouvé de différence significative concernant les aires antrales entre les deux sessions (Fig. 1).
Discussion |
Nos résultats montrent qu’il n’y avait pas de variation significative du volume gastrique liée à la consommation de tabac chez des volontaires sains fumeurs réguliers à jeun, et que la variation de l’aire antrale était équivalente sur la période 0–120minutes. La consommation de tabac en préopératoire immédiat ne devrait donc pas constituer un motif de report d’une anesthésie générale lié à une crainte d’inhalation bronchique du contenu gastrique.
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Vol 1 - N° S1
P. A174-A175 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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