Prescription des examens complémentaires préopératoires : audit des pratiques en Tunisie - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les examens complémentaires (EC) sont un élément essentiel de l’évaluation préopératoire dont la finalité est de réduire les risques liés à la chirurgie et à l’anesthésie. Diverses recommandations tendant à rationaliser la prescription des EC ont été publiés dans différents pays [1 ]. En Tunisie, la prescription des EC ne répond à aucune norme réglementaire. Le but de cette étude était d’évaluer la prescription des EC, la connaissance de leurs indications et de leurs coût par les médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR) tunisiens.
Matériel et méthodes |
Un questionnaire comportant 32 items a été adressé à 250 MAR. Les questions ont porté sur les EC réalisés systématiquement pour chirurgie urgente ou réglée, les indications et coûts de différents examens : ECG de repos, échocardiographie transthoracique (ETT), radiographie du thorax, gaz du sang artériels, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR), hémostase (TP, TCA, numération de plaquettes), numération formule sanguine (NFS), groupe sanguin, recherche d’agglutinines irrégulières (RAI), fonction rénale et ionogramme sanguin. Les deux derniers items concernaient les EC réalisés chez la femme enceinte et au test de grossesse.
Résultats |
Cent cinquante-sept (63 %) médecins ont répondu à notre questionnaire : 97,5 % exerçant dans des CHU et 2,5 % dans les hôpitaux régionaux. Soixante-quinze pour cent des médecins interrogés sont des résidents dont plus de 40 % étaient au-delà de la 3e année de leur formation.
Les EC sont prescrits par le MAR dans 50,9 % des cas.
Soixante-cinq pour cent ne demandent jamais d’EC systématiques pour une chirurgie urgente ou réglée.
L’ECG de repos est demandé systématiquement en fonction de l’âge dans 82 % des cas.
L’ETT est demandée chez tout coronarien (31,8 %) et tout insuffisant cardiaque (50,9 %).
La Rx thorax est systématique chez le patient BPCO même stable dans plus de 50 % des cas et 64,9 % des MAR pensent que son résultat modifie la prise en charge périopératoire.
EFR : 27 % pensent que le VEMS a bonne valeur prédictive pour les complications postopératoires.
Tests d’hémostase : 60 % les demandent en fonction du type de chirurgie et systématiquement avant l’âge de la marche. Pour 48 % ils sont systématiques avant une anesthésie périmédullaire.
Quarante-deux pour cent demandent une NFS systématiquement.
Pour la femme enceinte, 75 % ne demandent jamais de RAI et 92 % ne connaissent pas la durée de leur validité.
Plus de 80 % des praticiens ne connaissent pas le prix exact des examens qu’ils demandent.
Discussion |
Les examens pré-interventionnels sont encore prescrits abusivement avec une méconnaissance de leurs indications et de leurs coûts. Ils engendrent un retard de prise en charge et un impact négatif en terme d’économie de santé. La mise en place de recommandations locales découlant d’un référentiel national est indispensable.
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Vol 1 - N° S1
P. A174 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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