Bilan d’hémostase préopératoire chez l’adulte et ionogramme sanguin : les recommandations de la SFAR sont-elles appliquées ? - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La SFAR a re-actualisé en 2012 des recommandations formalisées d’experts concernant la prescription des examens complémentaires préopératoires systématiques [1 ]. Des évaluations réalisées à l’échelle d’établissements isolés et incluant de faibles collectifs de patients sur une courte durée montrent une adhésion limitée à ce type de recommandations en particulier concernant le bilan d’hémostase [2 ]. L’objectif de cette étude est d’analyser l’application de ces recommandations à l’échelle nationale sur 2 années consécutives.
Matériel et méthodes |
Les données du PMSI 2012 et 2013 ainsi que les données de consommation interrégimes (DCIR) ont été analysées afin d’extraire les actes de biologie réalisés dans les 30jours précédant un premier annuel séjour de chirurgie par patient. Deux situations cliniques ont été évaluées :
– la prescription d’un bilan d’hémostase (TP, TCA, fibrinogène) a été évaluée chez l’adulte. Tous les actes de chirurgie ont été considérés (à l’exclusion des chirurgies cardiaque, neurologique et obstétricale), ainsi que les extractions dentaires, endoscopies digestives et pulmonaires sous anesthésie. Ont été exclus tous les patients présentant des antécédents de maladies susceptibles d’interférer avec l’hémostase ou la coagulation, les patients pour lesquels un traitement par antithrombotiques, antihémorragiques, préparations anti-anémiques, substituts du sang, médicaments utilisés en hématologie, antinéoplasiques (classification ATC) a été prescrit AVANT l’intervention et ceux traités par héparine APRES l’intervention ;
– la prescription d’un ionogramme sanguin (natrémie, calcémie, glycémie, urée et créatinine) avant des interventions mineures (classification ACC/AHA) ophtalmologiques, tégumentaires et mammaires, en excluant les patients diabétiques, présentant une atteinte rénale ou surrénalienne, ou un traitement AVANT l’intervention comprenant des médicaments (classification ATC) : antidiabètiques, diurétiques, agissant sur le système rénine-angiotensine, antihypertenseurs et diurétiques en association, corticoïdes à usage systémique, médicaments de l’équilibre calcique, anti-inflammatoires et antirhumatismaux.
Les recommandations de la SFAR sont de ne pas réaliser d’examens dans ces 2 situations cliniques.
Résultats |
Pour chaque situation clinique, le nombre de séjours hospitaliers considérés, le nombre de séjours ayant donné lieu à prescription, le nombre de prescription du même examen avant le séjour, le taux de recours et le coût direct (excluant les forfaits de sécurité et de prise en charge pré-analytique) des examens figurent dans le Tableau 1.
Discussion |
Le taux de recours à un examen d’hémostase en l’absence de situation clinique le justifiant est particulièrement élevé comme précédemment suggéré [2 ], celui d’ionogramme bien moindre. Ces données permettent de chiffrer le gisement des économies réalisables sans diminuer la qualité de prise en charge pour le patient. Il convient, sans oublier les limites inhérentes à ce type d’analyses effectuées rétrospectivement sur des bases de données, de réfléchir comment inciter les praticiens à une juste prescription.
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Vol 1 - N° S1
P. A172-A173 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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