Chez les patients ayant un SDRA avec une circulation extracorporelle pour décarboxylation, peut-on faire des séances de décubitus ventrale en sécurité pour le patient et la machine ? - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Chez des patients souffrant de SDRA, on peut être amené à mettre en place une circulation extracorporelle pour effectuer une épuration du CO2 (ECCO2R) afin de permettre une ventilation protectrice. Le décubitus ventrale (DV) est une manœuvre que l’on peut effectuer dans le cadre des SDRA modérées à sévères (PaO2/FiO2<150). Nous ne savons pas si nous pouvons associer du DV et ECCO2R chez ces patients.
Le but de cette étude est de décrire la faisabilité de DV associé à l’ECCO2R, la stabilité des paramètres de l’appareil, l’amélioration des échanges gazeux et les effets secondaires sur l’ECCO2R.
Matériel et méthodes |
Dans notre unité de 15 lits, pratiquant régulièrement le DV, nous avons inclus de manière rétrospective toutes les séances de DV (16heures de DV sur protocole de service) réalisée sur des patients sous traitement d’ECCO2R entre le 01/08/2014 et 01/03/2015. L’ECCO2R est réalisée en utilisant une machine type ILA ACTIVVE® (NOVALUNG®) avec la membrane MINILUNG® et un cathéter fémoral double lumière (Novaport TWIN® 24F). Le débit de gaz est toujours de 10L/min. Pour chaque séance, nous avons comparé le rapport PaO2/FiO2 avant et après 1H de DV. Nous avons effectué, pour chaque séances, la moyenne des mesures, enregistrées toutes les 10secondes, du flux sanguin et de la pression de drainage (P1) pendant une durée d’une heure sur : la dernière heure avant le DV, la première heure après le DV et la dernière heure avant l’arrêt du DV. Nous avons comparé, la moyenne et le coefficient de variation de chaque paramètre pour évaluer la stabilité du dispositif. Nous avons noté tous les effets secondaires de la PP (saignements, décanulation…).
Résultats |
Nous avons effectué 9 séances de DV sur 5 patients, 3 patients ont reçu 1 séance et 2 patients, 3 séances. Le rapport PaO2/FiO2 était plus élevé en DV (136 [58 à 145]) qu’en décubitus dorsal (136 [78–250]) (p<0,05). Entre 1H avant le DV, la première heure de DV et la fin de la séance de DV nous n’avons pas trouvé de différence dans le flux sanguin, respectivement 1472mL/min (1201–1971), 1403mL/min (1216 à 1850), 1447mL/min (1231 à 2012), et P1 respectivement −37mmHg (−46 à −25), −41mmHg (−50 à −28), −41mmHg (−47 à −29). Le coefficient de variation du débit de sang est faible et on n’a pas constaté de variations de celui-ci entre ces trois périodes, respectivement 0,9 % (0,7 à 2,8), 0,7 % (0,4–2,1), 0,6 % (0,4 à 1,6). Le coefficient de variation de P1 est faible et il est plus élevé en décubitus dorsal qu’en DV (p<0,05), respectivement : 8,2 % (3,7–9,9), 5,6 % (2,8–6,8), 4,2 % (2,9–5,8). Nous n’avons pas constaté d’effets secondaires du DV sur l’ECCO2R.
Discussion |
La mise en DV d’un patient sous ECCO2R dans le cadre du SDRA est une manœuvre possible. Nous n’avons pas constaté d’effets secondaires de cette technique. Aucune différence dans le flux sanguin moyen et dans la pression drainage n’a été retrouvée. La stabilité du flux sanguin est bonne et ne change pas. La stabilité de la pression de drainage est bonne et est paradoxalement meilleurs en DV. Le rapport PaO2/FiO2 est meilleur en DV.
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Vol 1 - N° S1
P. A169-A170 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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