Évaluation de la concordance entre recommandations et pratiques transfusionnelles des concentrés globulaires au CHU de Rouen - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
En 2012 en France, 3 206 778 transfusions de produits sanguins labiles (PSL) ont été réalisées, dont 2 515 888 (78 %) de concentrés globules rouges (CGR) selon les données publiées par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) [1 ]. Pour la même année, l’ANSM a reçu 14 221 déclarations d’évènements indésirables liés à la transfusion de ces PSL démontrant l’importance du respect des règles de prescription de ces produits afin de diminuer l’incidence de ces complications.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’adéquation entre les besoins sanguins du patient et la prescription de concentrés globulaires (CGR) selon les recommandations émises par l’Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) au CHU de Rouen [2 ].
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique réalisée au sein des 7 pôles du CHU de Rouen. Trente patients par pôle ont été tirés au sort, parmi les patients transfusés d’un CGR au minimum durant l’année 2012.
Les transfusions massives, les patients en cours de protocole d’allo-greffe de moelle osseuse, les enfants d’hématologie oncologie pédiatrie, les dossiers sans valeur prétransfusionnelle d’hémoglobine, et les dossiers non transmis ont été exclus de l’analyse après tirage au sort.
La concordance entre la prescription et les recommandations de l’Afssaps a été étudiée. Le critère de jugement principal était le pourcentage de prescriptions non justifiées définies par le respect des seuils transfusionnels donnés par l’Afssaps en 2001. Les résultats sont exprimés sous forme de pourcentage % [IC95 %].
Les facteurs de risque de transfusion injustifiée et les surcoûts engendrés ont été aussi analysés.
Résultats |
Au sein de notre CHU, 20 328 CGR ont été administrés en 2012. Dans la période d’étude, 167 transfusions ont été incluses sur les 210 tirés au sort. L’analyse des prescriptions montre 28 % IC 95 % [21–36 %] (n=46) de transfusions injustifiées, 55 % (n=91) de transfusions justifiées, 5 % (n=8) de transfusions justifiées mais insuffisantes et 13 % (n=22) de transfusions justifiées mais excessives. Le fait d’avoir un antécédent cardiovasculaire était associé à une probabilité moins importante de prescriptions injustifiées. Le coût d’un culot globulaire facturé par l’EFS est de 190,59 € (phénotypes hors autre qualification). Le coût total de ces prescriptions injustifiées avoisine donc 8767 € pour notre échantillon.
Discussion |
Plus d’un quart des transfusions réalisées au sein du CHU de Rouen sont injustifiées et engendre de fait un sur risque pour le patient, et un surcoût important pour la collectivité. La sensibilisation des prescripteurs aux recommandations concernant la transfusion sanguine (nouvelles recommandations de 2014) reste encore d’actualité et permettra d’optimiser au quotidien l’utilisation des PSL.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 1 - N° S1
P. A161 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?