Intérêt d’un échorepérage programmé chez la parturiente scoliotique avant analgésie obstétricale. Étude prospective observationnelle - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
En cas de scoliose thoraco-lombaire (2 % de la population), la pose d’une analgésie péridurale peut s’avérer difficile avec des taux de réussite de 58 à 83 % selon les études [1 , 2 ]. Des cas cliniques ont rapporté l’intérêt d’un échorepérage réalisé immédiatement avant la mise en place d’une analgésie neuraxiale en cas de scoliose [3 ]. Réalisé au début du travail obstétrical, l’échorepérage peut s’avérer difficile à réaliser, en rapport avec une position assise difficile à maintenir, du fait des douleurs liées aux contractions utérines. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’intérêt d’un échorepérage rachidien au troisième trimestre de la grossesse chez les parturientes scoliotiques.
Patientes et méthodes |
Une étude observationnelle prospective a été menée à la maternité régionale de Nancy, de mai 2012 à mars 2014. Les parturientes présentant des antécédents de scoliose, ou une déviation scoliotique dépistée à la consultation d’anesthésie du troisième trimestre étaient sélectionnées. Après consentement des patientes, des données démographiques étaient répertoriées : âge, IMC, parité, antécédents d’analgésie neuraxiale, orientation de la convexité scoliotique, présence d’une gibbosité. L’échorepérage rachidien (Sonosite Edge, sonde curviligne de 2 à 5MHz) déterminait les coordonnées du point de ponction idéal en vue de l’analgésie neuraxiale : l’espace intervertébral le plus propice à la ponction, l’angulation sagittale, l’angulation horizontale, une éventuelle déviation latérale depuis la ligne médiane, et la profondeur de l’espace péridural étaient notés. À l’entrée en travail de la patiente, la ponction était réalisée selon les données échographiques. Différents critères de jugement étaient évalués : la réussite de la procédure, correspondant à un succès de la mise en place de l’analgésie neuraxiale avec analgésie efficace, le nombre de ponctions et de réorientations de l’aiguille, la profondeur observée de l’espace péridural, et la satisfaction de la patiente, cotée de 1 (excellente satisfaction) à 6 (inefficacité et/ou complications).
Résultats |
Quatorze patientes présentant une déviation rachidienne en échographie ont été incluses dans cette étude. Douze ont bénéficié d’une analgésie obstétricale posée en fonction des données de l’échorepérage. Le taux de réussite de la procédure était de 91,7 % (n=11), dont 83 % (n=10) à la première ponction et 45 % (n=5) au premier passage sans réorientation de l’aiguille. La profondeur réelle de l’espace péridural était bien corrélée à l’estimation échographique (r=0,95). Aucune complication, ni analgésie partielle n’ont été observées ; 91,7 % des patientes (n=11) étaient pleinement satisfaites de la procédure, avec un taux de satisfaction moyen de 1,4.
Discussion |
Réalisée en amont de la mise en place d’une analgésie du travail, la détermination échographique du point de ponction idéal est un outil intéressant chez les patientes scoliotiques, avec un taux de succès supérieur aux données de la littérature, une bonne efficacité de l’analgésie, et un excellent taux de satisfaction. Une étude prospective multicentrique serait utile pour confirmer ces résultats.
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Vol 1 - N° S1
P. A148 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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