Ventilation non invasive : une alternative à l’intubation dans les crises myasthéniques aiguës - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La crise myasthénique aiguë (CMA) se caractérise par une décompensation de la maladie marquée par une atteinte respiratoire et des troubles de déglutition. Il est actuellement recommandé d’intuber les patients ayant une capacité vitale (CV) inférieure à 20mL/kg soit 33 % de la théorique, voire dès 50 % [1 ] en attendant l’efficacité du traitement par immunoglobulines. L’utilisation de la ventilation non invasive (VNI) a été rapportée pour éviter l’intubation, avec un taux de succès d’environ 50 % dans seulement 2 études rétrospectives [2 , 3 ]. Nous rapportons notre expérience de la VNI dans cette indication.
Matériel et méthodes |
Étude prospective observationnelle acceptée par le comité de protection des personnes de l’hôpital (CPP). L’indication de VNI était l’association d’une hospitalisation en réanimation pour CMA isolée, d’un score d’Osserman<70 et d’une CV<50 %. Les durées de VNI étaient adaptées en fonction du confort du patient.
Les critères d’échec de VNI étaient l’inhalation, l’hypoxémie et l’épuisement clinique.
Ont été relevés quotidiennement les caractéristiques du patient, le score d’Osserman, la CV, les troubles de déglutition, le recours à l’intubation, les complications respiratoires, la durée de VNI, la durée de séjour en réanimation, et la durée de traitement par immunoglobulines. Les résultats sont exprimés en médiane (extrèmes).
Résultats |
Huit patients ont été inclus. L’âge médian était de 53ans (16–81ans). À l’arrivée, le score d’Osserman médian était de 50 (23–68) avec une CV de 38 % (22 %–43 %).
Aucun patient n’a été intubé. La durée de VNI était de 4jours (2–10). La durée de séjour en réanimation était de 7jours (4–13). La durée de traitement par immunoglobulines, instituée à J0 dès leur arrivée a duré 3–5jours. Les 5 patients ayant des troubles de déglutition dus à une atteinte bulbaire n’ont pas présenté de complication sous VNI (Fig. 1).
Discussion |
Dans notre cohorte observationnelle, la VNI a toujours permis d’éviter l’intubation contrairement aux études rétrospectives publiées. La mise systématique sous VNI permet de limiter la fatigue musculaire induite par la CMA et évite ainsi l’aggravation respiratoire du patient. La VNI en service de réanimation nous paraît une bonne alternative à l’intubation dans les CMA même en cas de critères de gravité.
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Vol 1 - N° S1
P. A116-A117 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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