Évaluation du risque d’embolie gazeuse lors des transplantations pulmonaires - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La transplantation pulmonaire est le traitement curatif de l’insuffisance respiratoire terminale. L’embolie gazeuse est une complication potentielle. En effet, cette chirurgie implique une anastomose directe du greffon pulmonaire sur l’oreillette gauche shuntant par conséquent le filtre pulmonaire. Cette irruption d’air dans les cavités cardiaques peut engendrer des complications sévères (cardiaques et/ou neurologiques). À notre connaissance, aucune étude ne s’est intéressée à évaluer cette complication. L’objectif de ce travail rétrospectif est donc de décrire l’incidence d’embolie gazeuse systémique cours de transplantation pulmonaire. L’objectif secondaire était d’en évaluer les conséquences peropératoires, essentiellement les complications cérébrales et hémodynamiques.
Matériel et méthodes |
Tous les patients ayant bénéficié d’une transplantation mono ou bipulmonaire entre 2011 et 2014 ont été inclus dans cette étude prospective. Ont été exclus, les transplantations combinées multi-organes (poumon-coeur, poumon-foie…). La technique de purge était standardisée pour tous les patients (purge antérograde puis rétrograde après reventilation en petits volumes courant). La survenue de bulles au cours de l’anastomose était détectée par la surveillance continue en échographie transoesophagienne (ETO). En cas de détection de bulles dans la chambre d’éjection du ventriule gauche, une évaluation semi-quantitative (grade 0 à 3) était déterminée par le nombre de bulles ; leur course trans-valvulaire et le temps total de détection. Le passage en intra-coronaire était établi en cas de modification du segment ST ou de troubles de rythme grave associé éventuellement à une modification de cinétique du myocarde. La suspicion de bulle cérébrale était donnée par une modification brutale de l’activité électrique corticale (mesurée par l’index Bispectral). Les résultats sont exprimés en médiane (IQT) et pourcentage (intervalle de confiance à 95 %).
Résultats |
Cent quatre-vingt-trois patients ont été transplantés durant cette période. L’âge des patients transplantés variait de 16 à 60ans. Les étiologies en rapport avec la transplantation pulmonaire étaient principalement : la mucoviscidose, l’emphysème pulmonaire et la fibrose pulmonaire. L’incidence de l’embolie gazeuse était mesurée à 76 % (IC95 %). La majorité des patients (70 %) a présenté une embolie gazeuse modérée (grade 1 ou 2) tandis que les embolies gazeuses de grade 3 étaient rares (4 %). Lors des 323 purges analysées, une modification ECG s’est produite dans 8 cas tandis que l’Index Bispectral a chuté significativement à 12 reprises (4 %).
Discussion |
L’embolie gazeuse symptomatique au cours de la transplantation pulmonaire est un événement fréquent associé à une morbidité postopératoire. La prise en charge n’est pas encore standardisée et pose la question de l’ECMO d’assistance et d’hyperbarie.
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Vol 1 - N° S1
P. A103 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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