Les nécroses digitales (ND) sont une éventualité fréquente en pathologie vasculaire. Elles relèvent de nombreuses étiologies et constituent la traduction d’une pathologie générale ou loco-régionale. Un diagnostic étiologique et un traitement précoce diminuent le risque de survenue des complications.

Le but de notre travail était de préciser les différentes étiologies des nécroses digitales dans un service de médecine interne.

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 28 cas de ND colligés dans le service de médecine interne de l’hôpital Habib Thameur sur une période allant de 1998 à 2015.

Nous avons colligé 28 malades répartis en 20 femmes et 8 hommes d’âge moyen 48ans (extrêmes 14–74ans). Les facteurs de risque cardiovasculaires ont été observés chez 11 cas (39,28 %) à type de tabagisme dans 16 cas (57,14 %), de HTA dans 8 cas (28,57 %), de dyslipidémie dans 5 cas (17,85 %), de diabète dans 4 cas (14,28 %) et d’une obésité dans 6 cas (21,42 %). Les ND ont intéressé les doigts dans 21 cas (75 %), les orteils dans 8 cas (28,57 %). Une patiente avait une nécrose concomitante des doigts et des orteils. Le diagnostic étiologique de la ND a été porté chez tous les patients à type de sclérodermie dans 20 cas (71,42 %), associée à un lupus érythémateux systémique dans 5 cas et à un syndrome de Gougerot Sjögren dans 5 cas. Une maladie de Léo Buerger était à l’origine de ND dans 3 cas (10,7 %). Les autres causes de ND se répartissaient en : granulomatose avec polyangéite dans un cas, une maladie cœliaque dans un cas, une maladie de Behçet dans un cas, une nécrose digitale paranéoplasique d’une néoplasie de la thyroïde et un dernier cas de nécrose des deux pieds secondaire à un sepsis grave. Le traitement était symptomatique basé sur les vasodilatateurs et étiologique. Néanmoins, une amputation était pratiquée chez 5 patients.

La nécrose digitale est fréquemment observée en médecine interne. Les étiologies sont dominées par les connectivites et surtout la sclérodermie systémique (SS). Le pronostic est surtout fonctionnel. Il reste défavorable malgré l’amélioration de la prise en charge thérapeutique étiologique.