Variations saisonnières de l’incidence des patients hospitalisés et de la mortalité par embolie pulmonaire (EP) en France de 2000 à 2012 - 03/09/15
Résumé |
Objectifs |
La variabilité saisonnière de l’incidence et de la mortalité de plusieurs pathologies cardiovasculaires ont été mises en évidence. Cependant, les résultats concernant l’embolie pulmonaire (EP) restent parcellaires et contradictoires. De plus, l’effet de l’âge sur ces variations saisonnières n’a pas été exploré. L’objectif de notre étude était d’étudier, sur une période de 10ans, l’influence de la saison sur les hospitalisations et la mortalité par EP en fonction de l’âge et du sexe.
Méthodes |
Les décès par EP (en causes multiples) entre 2000 et 2010 ont été extraits des bases nationales sur les causes médicales de décès. Les patients hospitalisés en court séjour entre 2002 et 2010 ont été identifiés dans les bases du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) à partir du diagnostic principal ou associé d’EP. Les variations saisonnières ont été analysées en ajustant un modèle de Poisson. Les analyses ont été stratifiées sur le sexe.
Résultats |
Sur la période d’étude, 578 203 patients ont été hospitalisés avec une EP et 152 995 certificats de décès mentionnaient cette pathologie. Une saisonnalité importante a été mise en évidence, les mois d’hiver étant marqués par un excès d’incidence d’hospitalisation de 25,2 % (IC 95 % ; 22,8–27,6) et de mortalité par EP de 24,6 % (IC 95 % ; 21,6–27,6) par rapport aux mois d’été, indépendamment du sexe. L’excès de risque observé l’hiver pour les hospitalisations et la mortalité augmentait linéairement avec l’âge. À 30ans, cet excès était inférieur à 15 % pour les hospitalisations et à 10 % pour la mortalité. En revanche, à 75ans, l’excès de risque hivernal était supérieur à 30 % pour les hospitalisations et à 20 % pour la mortalité. L’âge avait également un impact sur le mois de survenue du pic d’évènement qui survenait plus tôt dans la saison chez les moins de 50ans (novembre) que chez les 75ans et plus (février).
Conclusion |
Nos données montrent une saisonnalité importante de l’incidence des patients hospitalisés et de la mortalité par EP avec un excès de risque important en hiver. L’âge semble jouer un rôle important dans cette association. La sensibilité accrue aux infections ainsi qu’un état inflammatoire plus prononcé chez les personnes âgées pourraient être des hypothèses avancées pour expliquer ces résultats. De nouvelles études sont toutefois nécessaires pour clarifier les mécanismes sous-jacents.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Embolie pulmonaire, Saisonnalité
Plan
Vol 40 - N° 5
P. 303 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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