Y-a-t-il une place pour les statines dans la prise en charge de la maladie veineuse thromboembolique ? - 03/09/15
Résumé |
Les statines, ou inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase, ont largement prouvé leur efficacité en prévention primaire et secondaire des événements cardiovasculaires liés à l’athérothrombose. Le bénéfice des statines, retrouvées chez des patients avec un taux de cholestérol élevé mais aussi chez des patients avec un taux de cholestérol normal, s’explique non seulement par leurs effets bénéfiques sur le profil lipidique, mais aussi par d’autres effets dits « pléïotropes » incluant des effets sur l’endothélium, la plaque athéromateuse, l’inflammation et la thrombose. Ces effets pourraient également être favorables dans la maladie thromboembolique veineuse (MTEV). De nombreuses études d’observation ont montré que l’exposition à un traitement par statine était associée à une diminution significative du risque de MTEV de 30 à 50 %. Une analyse secondaire de l’essai Jupiter a confirmé ce bénéfice potentiel chez des patients apparemment sains, sans hypercholestérolémie mais avec un risque cardiovasculaire accru. La rosuvastatine à la dose de 20mg/j a permis une réduction de 43 % du risque de MTEV symptomatique en comparaison au placebo (Hazard ratio=0,57 ; IC 95 % 0,37–0,86 ; p=0,007). Certaines études d’observation suggèrent également que les statines associées ou non aux anticoagulants pourraient réduire de 30 % environ le risque de récidive de MTEV. Par ailleurs, des données épidémiologiques récentes montrent que les patients qui ont présenté une MTEV sont plus à risque qu’une population témoin sans antécédent vasculaire de développer ultérieurement une pathologie athérothrombotique, particulièrement dans la première année suivant l’évènement veineux. Les statines auraient donc le potentiel chez ces patients de réduire à la fois le risque veineux et le risque artériel. Dépourvus de risque hémorragique, ces médicaments pourraient être associés aux anticoagulants dans le traitement au long cours de la MTEV ou proposés comme alternative chez des patients présentant une contre-indication aux anticoagulants. Leur intérêt en prévention secondaire de la MTEV reste néanmoins à définir et à démontrer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Statines, Maladie thromboembolique veineuse
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Vol 40 - N° 5
P. 287 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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