Les mycoses superficielles occupent une place importante en pathologie dermatologique. Elles sont devenues si fréquentes qu’elles constituent un motif courant de consultation.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur les mycoses superficielles rencontrées et diagnostiquées au laboratoire de parasitologie-mycologie du CHU de Constantine (Algérie) durant une période de trois (3) années consécutives : 2011–2012–2013.

Pour chaque prélèvement mycologique un examen microscopique direct après éclaircissement et une culture sur milieu de Sabouraud ont été pratiqués. L’identification des levures a nécessité en plus une étude de la sensibilité à l’actidione, un test de filamentation, un repiquage sur milieu PCB ou RAT et l’étude de l’auxanogramme. Le diagnostic de Pityriasis versicolor a été posé sur la présence de spores caractéristiques sur le scotch test.

Le P. versicolor (28 %) et les onychomycoses (27 %) dominent le tableau des mycoses superficielles rencontrées et les teignes du cuir chevelu (16 %) intéressent surtout les enfants d’âge scolaire. L’atteinte des plis (12 %) est fréquente au niveau inguinal et interdigito-plantaire, en revanche les candidoses des muqueuses étaient rares (3 %).

Le tableau des dermatophytes isolés est dominé par Trichophyton rubrum qui donne surtout des onychomycoses du pied et des atteintes des plis inguinaux. Les teignes du cuir chevelu sont essentiellement dues à Microsporum canis (59 %) et T. glabrum (32 %). T. mentagrophytes est responsable de teignes inflammatoires du cuir chevelu et parfois d’atteinte de la peau glabre.

Le polymorphisme clinique et mycologique de ces dermatoses et leur ressemblance avec d’autres affections cutanées (eczéma, psoriasis…) traduit bien la nécessité d’un diagnostic précis au laboratoire.