Nous rapportons quatre cas d’arthrose digitale chez des personnes, vivant avec le VIH, traitées par antirétroviraux. Un patient de 36ans, infecté par le VIH, a consulté en 2007 pour une arthrose digitale. Il a été diagnostiqué séropositif pour le VIH en 1997 après transmission par voie sexuelle. Une patiente de 52ans, infectée par le VIH, a consulté pour une arthrose digitale ayant débuté en 2006. Elle a été diagnostiquée séropositive en 1986 après transmission par voie sexuelle. Un patient âgé de 57ans a consulté pour une arthrose digitale invalidante. Cet ancien toxicomane injecteur a été diagnostiqué séropositif en 1989. Un homme de 61ans, infecté par le VIH, a présenté une arthrose digitale ayant débuté en 2010. Il avait été contaminé par le VIH en 1990 par transmission sexuelle. Pour ces quatre patients : il n’y avait pas manifestations biologiques ni cliniques en faveur d’un rhumatisme inflammatoire. Les radiographies montraient des signes d’arthrose digitale. La numération des CD4 était supérieure à 500/mm³ et la charge virale était inférieure à 20 copies/mL sous traitement. Ces quatre cas illustrent une possible association entre arthrose digitale et infection par le VIH. L’arthrose digitale ne semblait pas être liée au vieillissement ou à un effet secondaire d’un traitement antirétroviral, mais plutôt à l’infection par le VIH lui-même, et pourrait être liée à la présence d’un syndrome métabolique. Nous avons décrit une association possible entre arthrose digitale précoce et infection par le VIH. Les cliniciens devraient envisager le diagnostic d’arthrose quand ils sont confrontés à des patients infectés par le VIH, atteints de douleurs articulaires chroniques des mains.