Problème diagnostique d’une lésion cutanée digitale - 17/06/15
Résumé |
Introduction |
Une lésion cutanée infectée lorsqu’elle est de localisation digitale évoque en premier lieu un panaris banal. Rarement, il peut s’agir d’une tumeur surinfectée ou d’une lésion parasitaire spécifique et poser de ce fait un vrai problème diagnostique.
Patiente et méthodes |
Notre travail rapporte le cas d’une femme âgée de 27ans, habitant une région rurale au nord de la Tunisie, avec notion de déplacement au centre du pays 3mois avant l’apparition de la lésion. Cette dernière qui siégeait au niveau de la face dorsale de la deuxième phalange du médius évoluait depuis deux ans sous forme d’une papule rouge indolore qui s’est indurée puis ulcérée en se recouvrant d’une croûte (Figure 1). Une antibiothérapie anti-staphylococcique itérative a été prescrite en ville sans amélioration. Elle nous a alors été adressée pour une excision chirurgicale d’un panaris.
La patiente a donné son consentement éclairé pour cette publication.
Résultats |
On a réalisé une biopsie et une excision des tissus infectés (Figure 2). L’examen histologique a confirmé le diagnostic de leishmaniose cutanée en mettant en évidence les graines de Leishman. En postopératoire une cure de 15jours de glucantime en IM a été prescrite sans complications. La guérison était obtenue après 3mois au prix d’une cicatrice inesthétique mais sans séquelles fonctionnelles.
Discussion |
La leishmaniose cutanée est une parasitose commune à l’homme et à l’animal, due à un protozoaire flagellé appelé Leishmania transmise par la piqûre d’un vecteur dénommé phlébotome. Les lésions cutanées forment le classique bouton d’Orient, siégeant habituellement au niveau des zones découvertes telles que le visage et les membres. Sa localisation au niveau de la main, et spécialement au niveau des doigts, est rare pouvant simuler une infection bactérienne ou une pathologie tumorale faisant ainsi errer le diagnostic.
La Tunisie constitue un pays d’endémie de la leishmaniose cutanée. Sa localisation au niveau de la main et des doigts est rare, mais non spécifique. Le délai long de consultation s’explique par le caractère progressif et indolore des lésions. Le diagnostic est évoqué cliniquement et en regroupant une série d’arguments tels que la notion de séjours en zone d’endémie, l’évolution lente et la non-réponse aux autres thérapeutiques.
L’examen anatomopathologique contribue également au diagnostic mais la mise en évidence du parasite par une ponction colorée au MGG semble être le meilleur examen diagnostique. Le glucantime constitue le traitement de référence. La guérison est généralement obtenue sans séquelles fonctionnelles.
Conclusion |
La leishmaniose cutanée continue à poser un vrai problème de santé publique dans notre pays. Le diagnostic de cette parasitose lorsqu’elle est localisée au niveau des doigts demande une connaissance de la maladie et un bon interrogatoire. Une optimisation et un renforcement des mesures prophylactiques sont nécessaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leishmaniose cutanée, Panaris, Voyageur
Plan
Vol 142 - N° 6-7S2
P. S354 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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