Lipome géant du dos : à propos d’un cas - 17/06/15
Résumé |
Introduction |
Le lipome solitaire est la tumeur des parties molles la plus fréquente. Il s’agit d’une prolifération bénigne d’adipocytes matures. Il est qualifié de géant lorsque sa masse dépasse 1kg avec un diamètre supérieur à 10cm. Dans ce cas, la gêne fonctionnelle et sociale dont il peut être à l’origine motive l’exérèse chirurgicale après avoir éliminé la dégénérescence maligne.
Patient et méthodes |
Nous rapportons le cas d’un homme de 75ans, diabétique, coronarien connu avec un statut tri tronculaire sévère sous traitement anti-angineux optimal, qui nous a été adressé pour prise en charge d’un lipome géant du dos mesurant 25×25×18cm. L’examen physique montre une tumeur massive de consistance lipomateuse très volumineuse dont le revêtement cutané laisse apparaître une importante vascularisation veineuse (Figure 1).
L’imagerie par résonance magnétique nucléaire ne montre pas de signes de malignité.
Le patient a donné son consentement éclairé pour cette publication.
Résultats |
En peropératoire, la peau était inflammatoire et adhérente à la tumeur, sans véritable plan de clivage rendant difficile la conservation de l’étui cutané. L’exérèse s’est soldée par une perte de substance cutanée de 15×10cm laissée en cicatrisation dirigée (Figure 2).
Soulagé du surpoids qui pesait sur ses épaules, le patient devenait alors apte à une chirurgie de revascularisation coronarienne puisque le décubitus dorsal pouvait dorénavant être obtenu.
Actuellement le patient a pu être opéré d’un triple pontage aorto-coronarien. Son état est stable. Et sa perte de substance est complètement cicatrisée.
Discussion |
Les lipomes géants touchent plus souvent les femmes que les hommes et surviennent entre la quatrième et la cinquième décade de la vie. La plainte est essentiellement esthétique puisqu’ils sont d’aspect massif et disgracieux. Mais la gêne fonctionnelle est loin d’être négligeable car ils peuvent être à l’origine de macérations cutanées, de compression nerveuse et d’attitude vicieuse de la colonne vertébrale.
L’exploration par imagerie par résonance magnétique est indispensable à la recherche de signes de dégénérescence maligne. Le traitement chirurgical radical est de préférence précédé par des biopsies afin de confirmer le diagnostic et autoriser lors de l’exérèse, l’usage de techniques de conservation cutanée pour recouvrir toute perte de substance résiduelle.
Certains auteurs optent pour une lipoaspiration première afin de réduire le volume tumoral. Le résultat esthétique serait meilleur et la morbidité postopératoire moindre.
Conclusion |
Bien qu’il soit de nature bénigne, le lipome géant est souvent source de gêne fonctionnelle importante. Son traitement est chirurgical. La hantise du chirurgien reste la dégénérescence maligne dont le risque est proportionnel à la taille du lipome.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lipome géant, Tumeur bénigne
Plan
Vol 142 - N° 6-7S2
P. S353 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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