La dysfonction cognitive est une complication redoutée de la période périopératoire chez le sujet âgé. Ce terme fait référence aux troubles cognitifs survenant après le 2^e jour postopératoire, qui doivent alors être considérés comme pathologiques. On distingue chronologiquement deux entités parmi ces troubles cognitifs : le syndrome confusionnel postopératoire (du 3^e au 7^e jour) et le dysfonctionnement cognitif postopératoire après la première semaine, pouvant se consolider au-delà. De plus en plus d’arguments expérimentaux et épidémiologiques poussent à penser que le stress inflammatoire périopératoire est un des éléments clefs dans la genèse des troubles cognitifs. Très peu d’études ont évalué l’impact d’une stratégie de prévention sur la survenue de troubles cognitifs postopératoires et il n’existe pas à ce jour d’attitude thérapeutique validée. Néanmoins une évaluation pré-anesthésique minutieuse semble indispensable afin d’optimiser la prise en charge périopératoire, et les facteurs organiques précipitants doivent systématiquement être recherchés et éliminés.

Cognitive dysfunction is a dreaded complication of the perioperative period in the elderly surgical population. It refers to any cognitive impairment occurring after the second postoperative day, which then must be considered pathological. There are two chronologically distinct entities among these cognitive disorders: delirium from day 3 to day 7, and postoperative cognitive dysfunction after the first week. More and more experimental and epidemiological evidences suggest that perioperative inflammation is a key element in the genesis of postoperative cognitive disorders. Very few studies have evaluated the impact of a prevention strategy on the occurrence of postoperative cognitive disorders, and there is no treatment validated to date. However, a thorough pre-anesthetic assessment is essential in order to optimize the management of the perioperative period, and precipitating organic factors should always be sought and eliminated.