Evaluation des anomalies motrices sophagiennes déclenchées par l'ingestion de solides en cas de dysphagie non obstructive - 29/02/08
Laurent Cordier [1],
Benoit Bohn [1],
Bruno Bonaz [1],
Nasser Gueddah [1],
Richard Bost [1],
Jacques Fournet [1]
Voir les affiliationsSujets et méthodes |
Les objectifs de cette étude étaient de définir des normes de réponse motrice au cours de la manométrie sophagienne avec ingestion de solides et d'évaluer l'intérêt de cette technique chez des malades explorés pour une dysphagie non obstructive.
Vingt et un témoins volontaires sains et 25 malades consécutifs souffrant d'une dysphagie non obstructive avec manométrie conventionnelle normale étaient inclus dans cette étude prospective. Les manométries étaient effectuées avec un marqueur d'événements afin d'étudier la relation entre dysphagie et événements moteurs.
Résultats |
La dysphagie était observée en manométrie avec ingestion de solides chez 22 des 25 malades (88 %), alors qu'aucun ne s'était plaint de dysphagie au cours de la manométrie conventionnelle. Aucun épisode de dysphagie n'était observé chez les témoins lors de l'ingestion de solides. L'ingestion de solides entraînait de façon significative chez les témoins et les malades : une augmentation de l'amplitude, de la durée et une diminution de la vitesse de propagation des contractions péristaltiques dans le corps sophagien, une augmentation de la pression basale et une diminution du pourcentage de relaxation à la déglutition du sphincter sophagien inférieur. Le pourcentage de déglutitions s'accompagnant d'un ou plusieurs de 7 profils moteurs anormaux étudiés de manière prospective était plus élevé dans le groupe des malades (53,7 %) que dans le groupe témoin (4,3 %, P < 0,0001), et chez les malades, au cours des déglutitions s'accompagnant de dysphagie (70,1 %) qu'au cours des déglutitions sans dysphagie (33,6 %, P < 0,0001).
Conclusion |
La manométrie avec ingestion de solides est un outil performant pour caractériser les anomalies motrices et leur relation avec la survenue de la dysphagie au cours des dysphagies non obstructives.
Functional dysphagia: benefits of esophageal manometry with food ingestion. |
Patients and methods |
The aim of this study was to define the normal manometric pattern of esophageal motility in response to food ingestion and to evaluate the contribution of esophageal manometry in the management of patients complaining of functional dysphagia.
Twenty-one healthy volunteers and 25 consecutive patients complaining of functional dysphagia with normal conventional esophageal manometry were included in this prospective study. An event marker was used to study the relationship between dysphagia and motility events.
Results |
Twenty-two out of 25 patients (88 %) reported dysphagia during esophageal manometry with food ingestion, while none complained of dysphagia during conventional esophageal manometry. Significantly, food ingestion induced in healthy volunteers and in patients: an increase in the amplitude and duration of esophageal body peristaltic contractions, and a decrease in their propagation speed; an increase in the basal pressure and a decrease in the relaxation percentage of the lower esophageal sphincter during deglutition. The percentage of solid swallows with one or several of the 7 abnormal motility patterns studied prospectively was significantly higher among patients (53.7 %) than among healthy volunteers (4.3 %) (P < 0.0001); it was also significantly higher among patients during swallows with dysphagia (70.1 %) than without dysphagia (33.6 %) (P < 0.0001).
Conclusion |
Esophageal manometry with food ingestion is an effective means of defining abnormal motility patterns and their relationship with dysphagia during functional dysphagia.
Mots clés : Dysphagie. , Manométrie sophagienne. , Déglutitions solides.
Keywords:
Dysphagia.
,
Esophageal manometry.
,
Solid swallows.
Plan
© 1999 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 23 - N° 2
P. 200 - avril 1999 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.