Les réinterventions chirurgicales imprévues sont-elles un indicateur pertinent de qualité et de gestion des risques en chirurgie orthopédique ? - 21/05/15
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Résumé |
Introduction |
La gestion de la qualité et des risques associés aux procédures chirurgicales est un enjeu majeur de santé publique. Les implications d’une réintervention chirurgicale imprévue sont sociales, professionnelles, financières, voire judiciaires. Les réinterventions chirurgicales non programmées sont des évènements indésirables graves résultant de véritables complications. Certaines d’entre elles sont supposées être évitables. Le but de cette étude est de mesurer et d’analyser l’incidence des réinterventions chirurgicales d’un service de chirurgie orthopédique. L’hypothèse est que certaines de ces complications sont évitables.
Matériel et méthode |
Il s’agit d’une étude mixte, rétrospective et prospective d’une série consécutive de 10 158 patients opérés dans un service de chirurgie orthopédique et traumatologique entre janvier 2011 et décembre 2013. Les patients réopérés dans les 12 mois pour une raison résultant directement de l’intervention princeps ont été analysés. Chaque patient était réparti dans les sous-groupes suivants : infection, luxation de prothèse, complication hémorragique, complication mécanique, problème technique initial, raideur, problème cicatriciel. Des indicateurs spécifiques de dysfonctionnement pouvant avoir favorisé la survenue de la complication ont été utilisés pour chaque sous-groupe. Ceci a permis de distinguer le caractère potentiellement évitable ou non de l’évènement analysé.
Résultats |
Au total, 224 patients (2,2 %) ont subi une réintervention chirurgicale imprévue directement en rapport avec une complication résultant de la première intervention. Cent huit d’entre elles (48,2 %) ont été jugées évitables. Il y avait 48 infections (21,4 %), 27 luxations (12 %), 15 complications hémorragiques (6,7 %), 66 complications mécaniques (29,5 %), 35 problèmes techniques (15,6 %), 21 raideurs (9,3 %), 12 retards de cicatrisation (5,3 %). Le délai moyen de reprise était de 2,7±2,6 mois. L’extension à un an de la fenêtre d’exploration des réinterventions permettait un recueil supplémentaire de cas car 31,7 % d’entre eux survenaient au-delà du 90e jour postopératoire – délai habituellement retenu. Le taux de réintervention imprévue (RI) était supérieur pour les patients ayant eu une chirurgie non programmée (traumatologie, 3,2 %) par rapport aux patients ayant eu une chirurgie programmée (1,7 % ; p<0,001).
Conclusion |
Les réinterventions chirurgicales en chirurgie orthopédique et traumatologique sont sous-évaluées. L’incidence annuelle est de 2,2 %, deux fois plus en traumatologie (3,2 %) qu’en chirurgie programmée (1,7 %). Leur analyse montre qu’elles sont potentiellement évitables dans presque la moitié des cas. Elles constituent un indicateur pertinent facilement repérable de la qualité de la prise en charge des patients et de la gestion des risques associés aux soins. Un référencement national sous forme de registre anonyme des réinterventions chirurgicales pourrait être envisagé.
Niveau de preuve |
IV.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Orthopédie, Traumatologie, Complication chirurgicale, Réadmission, Qualité, Gestion des risques
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 101 - N° 4
P. 255-260 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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