Une étiologie rare de nodules sous-cutanés - 20/05/15
Résumé |
Introduction |
La leishmaniose cutanée (LC) sporotrichoïde est caractérisée par la présence de nodules dermo-hypodermiques étagés suivant un trajet lymphatique à distance de la lésion cutanée initiale. Il s’agit d’une forme de présentation rare de la LC classiquement observée avec la Leishmania major.
Nous rapportons à ce propos une nouvelle observation.
Observation |
Patient âgé de 23ans sans antécédents habitant au Centre ouest de la Tunisie présentait depuis 2 mois deux plaques érythémateuses, squameuses non prurigineuses et non douloureuses au niveau des deux coudes, résistantes aux antiseptiques locaux et aux antibiotiques. Il n’y avait pas de notion de piqûre d’insecte, pas de fièvre ni d’altération de l’état général. L’examen avait trouvé deux plaques érythémato-papuleuses squameuses à centre ulcéro-croûteux faisant respectivement 3 cm et 2,5 cm siégeant au niveau des 2 coudes et entourées de papules satellites. La plaque gauche était associée à 3 nodules sous-cutanés de taille faisant 0,5 à 1 cm, non inflammatoires disposés en chapelet le long d’un trajet lymphatique allant du coude à l’avant-bras gauche. Ces nodules étaient apparus 7 semaines après les lésions cutanées. Le bilan biologique était sans anomalies, et l’examen parasitologique au niveau de l’une des plaques du coude avait montré des leishmanies dans leurs formes amastigotes. Le patient a reçu de l’antimoniate de méglumine à la dose de 60mg/Kg en intramusculaire, arrêté au bout de 10jours devant la survenue de signes de stibio-toxicité à type de névralgies des membres inférieures et de cytolyse. Le traitement a été remplacé par du métronidazole à la dose de 1,5 g/j pendant 15jours. L’évolution était favorable avec désinfiltration des plaques et régression des nodules sous-cutanés.
Discussion |
La LC sporotrichoïde est une présentation atypique de LC, classiquement associée aux L. major. Elle est rare dans le bassin méditerranéen mais relativement fréquente en Tunisie (18 %) au Centre et au Sud du pays. Le délai d’apparition des nodules est variable, allant jusqu’à des semaines comme chez ce patient. Ces nodules peuvent être secondaires à la biopsie, à la cryothérapie ou aux infiltrations locales par l’antimoniate de méglumine. Il s’agit d’une dissémination lymphatique régionale de la LC sans risque de leishmaniose viscérale. La leishmaniose sporotrichoïde est une indication pour le traitement par voie générale. L’évolution est le plus souvent lente, les nodules peuvent disparaître plusieurs mois après la lésion.
Conclusion |
Le diagnostic de LC est facilement posé en zone d’endémie, cependant la difficulté réside dans les formes de présentations rares qui peuvent conduire à des investigations coûteuses et inutiles.
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Vol 36 - N° S1
P. A95 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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