Évaluation rétrospective de l’intérêt des ponctions lombaires avec mesure de l’index de synthèse intrathécale spécifique (index AI) en cas de suspicion de neuroborréliose chez l’adulte à partir d’une série de 172 patients - 20/05/15
Résumé |
Introduction |
Ni une sérologie positive dans le LCR, ni une pléiocytose méningée, ne permettent d’affirmer l’existence d’une neuroborréliose. La PCR pour Borrelia sur le LCR est également trop peu sensible pour être utile en pratique quotidienne. La détermination de cet index AI a par conséquent suscité beaucoup d’espoir en termes d’efficacité dans la démarche diagnostique d’une infection du système nerveux central par Borrelia.
Patients et méthodes |
L’analyse du LCR (protéinorachie, cellularité, analyse immunitaire fine, sérologie de Lyme par Elisa et Western blot, mesure de l’index AI) a concerné 172 patients tous suspects de neuroborréliose entre janvier 2008 et décembre 2012 et pris en charge dans deux services d’un même hôpital (médecine interne et neurologie). Cette analyse ne concernait que des patients, à l’exception d’un seul, dont les sérologies de Lyme étaient positives dans le sang par technique Elisa et Western blot, mais dont les symptômes étaient très variés depuis des céphalées ou des cervicalgies inexpliquées, jusqu’à des tableaux neurologiques objectifs comme par exemple une atteinte polynévritique ou une atteinte d’un nerf crânien.
Résultats |
Trente-cinq patients sur les 172 présentaient un index AI positif (supérieur à 2) avec pour 22 d’entre eux également une réaction cellulaire à prédominance lymphocytaire. Tous ces patients, sauf un, ont été traités par une antibiothérapie efficace sur Borrelia. Douze patients présentaient un index AI douteux (entre 1,5 et 1,9) dont 8 seulement ont été traités. Parmi les 124 patients dont l’index AI était négatif (inférieur à 1,5), 64 ont néanmoins été traités par une antibiothérapie et sur ces derniers, 21 ont été améliorés sur un plan subjectif (effet placebo ?).
Discussion |
La spécificité de l’index AI a été de 92 % dans notre travail, comparable aux chiffres de la littérature, alors que la sensibilité n’a été que de 46,8 % probablement du fait d’inclusions cliniques très larges. Le choix de l’utilisation ou non d’un antibiotique (ceftriaxone dans 93,4 % des cas) a été laissé à l’initiative du praticien qui était en charge du patient. Le taux très élevé et probablement excessif de patients traités malgré un index AI négatif est lié à une proportion importante de malades n’ayant jamais bénéficié d’une antibiothérapie spécifique auparavant.
Conclusion |
Un index AI positif ou douteux doit selon les auteurs conduire à une antibiothérapie ciblée (doxycycline ou ceftriaxone) car correspond le plus souvent à une infection du système nerveux central par Borrelia. Un index AI négatif rend le diagnostic de neuroborréliose très improbable, sans pour autant interdire l’utilisation d’une antibiothérapie surtout pour les patients n’ayant jamais été traités auparavant.
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Vol 36 - N° S1
P. A74 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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