Traitement corticoïde de la pseudopolyarthrite rhizomélique : forte ou faible dose ? - 20/05/15
Résumé |
Introduction |
Des recommandations pour le traitement de la pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) ont été dévoilées récemment, sous l’égide de l’EULAR et de l’ACR. La posologie recommandée pour débuter le traitement est de 20mg de prednisone par jour. Or, certains praticiens, en France notamment, ont l’habitude d’employer une dose initiale plus élevée, notamment dans l’espoir de réduire les rechutes. Nous avons comparé les patients de la cohorte GRACG atteints de PPR traités avec une faible dose de prednisone (15 à 20mg/j), avec ceux traités avec une plus forte dose, en évaluant notamment les rechutes et la dose cumulée de corticoïdes.
Patients et méthodes |
L’étude prospective multicentrique GRACG a inclus des patients nouvellement diagnostiqués avec une PPR, sur les critères de Hunder. Les patients présentant des signes de maladie de Horton, et a fortiori avec une biopsie d’artère temporale évoquant une maladie de Horton ont été exclus de cette analyse. Les patients étaient suivis de façon prospective tous les 6mois pendant 5ans. La rechute était définie par la réapparition de signes cliniques de PPR et/ou le besoin de ré-augmenter la corticothérapie. Les praticiens de cette étude avaient toute latitude quant au traitement prescrit.
Résultats |
Nous avons étudié 211 patients atteints de PPR, inclus entre 1991 et 2014. La population comportait 60,5 % de femmes. La corticothérapie était débutée à une posologie≤20mg de prednisone/jour chez 23 patients (10,9 %). L’âge médian était de 72,7ans [68,8–78,8] chez les patients « forte dose » et de 71,1ans [66,3–77,3] chez les patients « faible dose » (p=0,14).
Les patients traités par faible dose de prednisone ne rechutaient pas plus que les patients traités par une plus forte dose de corticoïdes (log-rank test p=0,98, médiane de suivi sans rechute de 24mois dans les 2 groupes). La dose cumulée médiane en équivalent prednisone était plus importante chez les patients traités par forte dose (10,7g [7,3–14,8]) que chez les patients traités par faible dose (4,1g [2,7–11,4]), p=0,0002.
Conclusion |
Cette étude prospective n’est pas un essai randomisé comparant les 2 stratégies de traitement, et l’effectif du groupe « faible dose « est limité. Cependant, il semble qu’une dose≤20mg de prednisone/j soit suffisante pour traiter les patients atteints de PPR, sans encourir plus de rechutes. L’exposition à la corticothérapie s’en trouve par contre nettement diminuée.
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Vol 36 - N° S1
P. A46 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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