Comorbidités au cours de la goutte - 20/05/15
Résumé |
Introduction |
La goutte est la plus fréquente des arthropathies microcristallines. Le diagnostic est généralement facile et le traitement est instauré en ambulatoire. Cependant, il faut souligner dans certains cas des difficultés diagnostiques et thérapeutiques vue que les patients goutteux ont fréquemment des comorbidités.
Patients et méthodes |
C’est une étude descriptive, rétrospective, monocentrique, s’étalant de 1997 au 2014, portant sur 100 hospitalisations dont le diagnostic retenu était une goutte. Les caractéristiques des atteintes articulaires et les modalités de prise en charge ont été analysées, ainsi que les comorbidité associées.
Résultats |
La moyenne d’âge était de 65ans (extrêmes allant de 16 à 93ans) et 61 % des patients étaient des hommes. Les principaux motifs d’hospitalisation étaient exploration d’une arthrite inflammatoire dans 53 % des cas, une crise de goutte déjà connue dans 19 % des cas, une suspicion d’arthrite septique dans 19 % des cas et enfin discussion thérapeutique d’une goutte réfractaire ou une allergie au purinol dans 8 % des cas. On a noté 3 cas de goutte familiale. Quarante-neuf pour cent des patients ont étaient identifié comme porteurs de goutte secondaire : dans 30 cas on a trouvé une insuffisance rénale dont 28 cas sont déjà connus et 4 cas au stade d’hémodialyse, 25 cas sous diurétiques, 2 patients sont atteints d’hémopathie et 2 patients sous ciclosporine.
Une proportion importante de patients présentaient des risques cardiovasculaire : 32 % étaient diabétiques, 56 % hypertendus, 34 % avec dyslipidémie, 10 % insuffisants coronarien, 11 % insuffisants cardiaque, 36 % sont obèses et 17 % en surpoids.
Trente-trois pour cent des patients sont déjà connu porteurs de goutte. Un facteur déclenchant a été trouvé dans 28 cas : post-traumatique (8 cas), infection évolutive (9 cas), arrêt d’un traitement de fond (10 cas), post-opératoire (1 cas).
Parmi nos patients 49 % ont présenté une monoarthrite, 28 % une oligoarthrite et 22 % une polyarthrite. On a noté la présence de tophus goutteux et déformations articulaires chez 17 % et 34 %des cas respectivement. Une ponction articulaire réalisée dans 40 % des cas a permis de confirmé la présence des microcristaux d’urate de sodium dans 70 % des cas. La moyenne de la VS et de la CRP était respectivement de 78 et de 72mg/L. La moyenne de l’uricémie était de 445μmol/L pour ceux déjà sous purinol par rapport à 590μmol/L pour ceux qui ne le sont pas.
La prise en charge thérapeutique était classique : 99 % des patient ont été mis sous colchicine selon un schéma d’attaque pour ceux avec une fonction rénale normale, sinon à la dose de 1mg/j voir ½ mg/j pour ceux avec fonction rénale altérée, 27 % ont eu des anti-inflammatoires non stéroïdiens, 10 % ont eu des corticoïdes orale à la dose de 5 à 10mg/j, 76 % ont reçu des antalgiques palie I ou II et enfin 20 % ont bénéficié au moins d’une infiltration cortisonique. L’introduction du purinol était prévue à titre externe. Parmi nos patients 5 ont présenté déjà une intolérance au purinol dont 2 étaient mis sous Adénuric.
Discussion |
L’hyperuricémie est fortement associée aux manifestations cliniques du syndrome métabolique et a été considérée comme faisant partie de ce syndrome par certains auteurs. Les patients goutteux ont une plus forte prévalence de diabète, de maladie cardiovasculaire et d’altération de la fonction rénale.
Conclusion |
Devant une goutte, il faut traquer les comorbidités : HTA, diabète, maladie rénale, hyperlipidémie. En effet, la goutte est considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire indépendant où l’inflammation joue un rôle majeur dans le développement de l’athérosclérose. Par ailleurs, plusieurs études ont suggéré à l’hyperuricémie un rôle de marqueur pronostique dans l’insuffisance cardiaque chronique.
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Vol 36 - N° S1
P. A162-A163 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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