La neuropathie autonome au cours du lupus érythémateux systémique : à propos d’une observation - 20/05/15
Résumé |
Introduction |
Les manifestations neurologiques au cours du lupus érythémateux systémique (LES) sont diverses. L’atteinte du système nerveux périphérique est moins fréquente que celle du système nerveux central. La neuropathie autonome (NA) figure parmi les atteintes du système nerveux les plus rarement décrites.
Observation |
Un homme âgé de 32 ans était hospitalisé pour un LES retenu devant une atteinte hématologique à type d’anémie hémolytique auto-immune et lymphopénie, une photosensibilité, des anticorps antinucléaires (AAN) et des anticorps anti-Sm positifs. Ce malade rapportait une impériosité mictionnelle et une dysfonction érectile évoluant depuis quelques mois. L’examen somatique était strictement normal. L’épreuve urodynamique était sans anomalies. L’imagerie par résonance magnétique cérébromédullaire était normale. Cette atteinte du système nerveux autonome a été rattachée à la maladie lupique. Un traitement à base de prednisone par voie orale à la dose de 1 mg/kg/j associé à un traitement symptomatique de type anticholinergique (Ditropan®) a été instauré. L’évolution était marquée par la disparition des troubles vésico-sphinctériens. Quatre ans plus tard, le patient présentait une incontinence anale. L’examen était normal. L’électromyogramme était sans anomalies. Les examens biologiques montraient une vitesse de sédimentation à 40 mm H1, une aggravation de l’anémie à 9,7 g/dL avec réapparition des signes d’hémolyse. Les AAN étaient positifs à 1/640. Les anticorps anti-DNA, les anti-RNP, anti-Sm, anti-SSA et les anticorps anti-cardiolipines étaient positifs. Le patient a été remis sous prednisone à la dose de 1 mg/kg/j avec disparition de nouveau des troubles vésico-sphinctériens au bout de 10 mois.
Discussion |
La NA est rarement décrite au cours du LES. En effet, dans une méta-analyse réalisée par Uterman et al. portant sur des patients lupiques avec une atteinte neurologique périphérique, la fréquence de la NA était inférieure à 0,1 %. Shalimar et al. trouvaient 18 % de NA chez 51 patients lupiques contre 3 % dans un groupe témoin. Dans cette série, les NA les plus fréquemment rapportées étaient sous forme d’anomalies végétatives cardiaques et des troubles gastro-intestinaux. Cependant, aucun cas de troubles sexuels et vésico-sphinctériens n’a été signalé. Dans notre série comportant plus de 200 patients lupiques, un seul patient avait une NA évoluant par poussées espacées de 4ans avec une atteinte vésicale, rectale et érectile. Le traitement de la NA est basé essentiellement sur la corticothérapie. Chez notre patient, la NA était corticosensible avec une évolution favorable de l’incontinence urinaire, anale et de la dysfonction érectile.
Conclusion |
La survenue d’une NA avec incontinence vésicale et anale est rarement décrite au cours du LES. Son imputabilité à la maladie lupique est souvent difficile à prouver surtout si elle survient isolée en dehors d’autres signes neurologiques.
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Vol 36 - N° S1
P. A126-A127 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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