S'abonner

Utilité du TEP scan dans la maladie de Shulman - 20/05/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.03.111 
G. Couture , G. Pugnet, G. Moulis, P. Arlet, L. Astudillo, L. Sailler
 Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire de Toulouse, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Shulman (fasciite à éosinophile) est une maladie rare caractérisée par une induration sous-cutanée des membres pouvant s’accompagner d’œdèmes, associée à une hyperéosinophilie et une hypergammaglobulinémie. Le diagnostic de certitude est apporté par la biopsie du fascia retrouvant un épaississement des fascias avec infiltration de lymphocytes, de macrophages avec ou sans éosinophiles. La place de l’imagerie n’est pas définie mais semble être utile au diagnostic (notamment l’IRM). Seulement 3 cas avec un TEP scan ont été publiés. Nous rapportons le cas d’une patiente avec une concordance IRM/TEP scan.

Observation

Une patiente de 79ans est adressée pour bilan d’œdèmes des membres inférieurs. Ses antécédents sont une ACFA, une hypothyroïdie substituée et une lucite. Elle présente des œdèmes depuis 6 mois, d’abord aux membres inférieurs, puis depuis 3 mois aux membres supérieurs et à l’abdomen avec une hyperéosinophilie. Cliniquement on retrouvait des œdèmes douloureux, prenant le godet des membres inférieurs, supérieurs, et à l’abdomen avec un aspect induré et inflammatoire, une peau d’orange, un signe de la vallée. Il n’y avait pas de déficit musculaire ou de myalgie, pas d’autre anomalie cutanée, l’examen cardiovasculaire était normal sans signe d’insuffisance cardiaque gauche ou droite. Biologiquement : ionogramme, fonction rénale, enzymes hépatiques et musculaires, TSH, Nt-proBNP étaient normaux ; absence de protéinurie, hyperéosinophilie à 2,4G/L, CRP à 15mg/L, ACAN à 1/160 sans spécificité. Le reste du bilan auto-immun (ANCA, ACPA, FR) était négatif. Les radiographies thoraciques et articulaires étaient normales. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien était normal sans signe de fibrose pulmonaire ni de néoplasie. L’IRM des quadriceps montrait une infiltration œdémateuse diffuse en hyposignal T1, et en hypersignal STIR du tissu dermo-hypodermique et des fascias, le TEP scan montrait aux quadriceps une hyperfixation hypodermique diffuse. La biopsie musculaire retrouvait une infiltration inflammatoire à éosinophiles très nette du fascia. Nous avons retenu le diagnostic de fasciite à éosinophile et l’avons traité par corticoïdes 1mg/kg. Au 10e jour, on notait une franche amélioration sur le plan général avec diminution des œdèmes, perte de 8kg et biologiquement normalisation de l’inflammation et de l’hypéreosinophilie.

Discussion

Notre observation est intéressante du fait de sa forme initiale essentiellement œdémateuse prenant le godet et touchant les 4 membres et l’abdomen, et précédant l’aspect infiltratif. Cela a conduit à un retard diagnostic, faisant rechercher en première intention les causes classiques de syndrome œdémateux.

De plus, l’IRM a été étudiée dans quelques séries et semble être utile au diagnostic et au repérage pré-biopsique. Le TEP scan a l’avantage de réaliser en un seul examen un bilan exhaustif des fascias, de rechercher des diagnostics différentiels, une cause néoplasique et de pouvoir être utilisé en cas de contre-indication à l’IRM. La place des différents examens d’imagerie pour le diagnostic, et le suivi évolutif n’ont pas été évalués et restent à préciser.

Conclusion

Devant des œdèmes prenant le godet, il faut savoir évoquer en l’absence d’étiologie ou devant une hyperéosinophilie ou un signe de la vallée, une fasciite à éosinophilies.

Le TEP scan dans la fasciite à éosinophiles peut retrouver une hyperfixation des fascias, et pourrait être utile au diagnostic et au suivi.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2015  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 36 - N° S1

P. A121-A122 - juin 2015 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Anticorps anti-Ku : quel tableau clinique ?
  • M. Cugnet, M. Samson, V. Leguy, D. Lakomy, L. Martin, S. Berthier, S. Audia, B. Bonnotte
| Article suivant Article suivant
  • Anticoagulant lupique hypoprothrombinémiant d’évolution inhabituelle : 1er cas dans la littérature
  • J. Galland, S. Revuz, S. Mohamed, D. Wahl

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.