Le massif facial maxillaire et la lèvre supérieure, le massif mandibulaire et la lèvre inférieure sont construits par la coalescence de cinq modules tissulaires embryonnaires. Ces cinq modules en fusionnant par apoptose cellulaire construisent notre visage en déterminant les symétries neurale et olfactive de la face. Les traces embryologiques de ces coalescences disparaissent, seules vont persister sur la lèvre supérieure les crêtes philtrales. Mais notre visage embryonnaire, naturellement et temporairement « hexa-fendu » par six fentes intermodulaires jusqu'à la septième semaine de gestation, peut conserver alors une ou plusieurs de ces six fentes au-delà du délai habituel de leurs disparitions, par défaillance de la mort cellulaire embryonnaire. Ces six fentes faciales isolées ou associées et leurs varias vont rayonner en méridiens au pourtour de l'orifice de la bouche selon un positionnement embryologique immuable. Alors qu'une ou plusieurs de ces fentes persistent, le développement facial qui n'est pas encore terminé à la septième semaine se poursuit inexorablement jusqu'à son terme malgré la ou les fentes constituées. Celles-ci perturbent le cours normal de la finition morphogénétique du visage. Ces fentes circumorales produisent des dysmorphologies faciales ayant des caractéristiques communes impliquant les tissus cernant la cavité buccale : discontinuité et excédents cutanés, désorganisation peaucière musculaire, partition squelettique et anomalies et duplications dentaires. Il est alors justifié de concevoir les principes chirurgicaux de leur traitement dans le champ communautaire facial embryologique et anatomique fondateur. L'embryologie fondamentale permet, grâce à la compréhension de la normalité du développement, d'éclairer efficacement l'anatomie des dysmorphologies orofaciales et, par voie de conséquence, leurs cures chirurgicales. L'anatomie, fruit de l'embryologie, guide et conditionne les innovations techniques des réparations des fentes faciales et leurs variations.