Fruit de la course à l’armement durant la guerre froide, le VX russe, ou VR, est un composé organophosphoré, isomère structural du neurotoxique VX occidental avec lequel il partage une très forte toxicité. Il a été beaucoup moins décrit et étudié que le VX car la connaissance de son existence est relativement récente. Composé très peu volatil et résistant dans l’environnement, le VR est un agent persistant. L’intoxication est principalement réalisée par pénétration du liquide à travers la peau ou les muqueuses, mais l’inhalation de vapeurs dans certaines conditions reste possible. La présentation clinique peut parfois être différée de plusieurs heures et l’absence de symptômes ne doit pas exclure contamination ou intoxication. Cet agent présente une longue rémanence dans la circulation sanguine, une caractéristique qui le différencie nettement des agents de type sarin. Les protocoles d’administration des antidotes sont ainsi susceptibles de devoir être modifiés. La plus faible réponse des intoxications par le VR au traitement antidotique classique utilisé en France, la 2-PAM, et le fait qu’il représente une menace plus élevée que le VX du fait de sa possession probable par certains pays proliférants font l’intérêt de ce toxique.

A product of the arms race during the Cold War, the Russian VX, or VR, is an organophosphorus compound that is a structural isomer of the western VX compound (or A4), with which it shares a very high toxicity. It is much less studied and known than VX because the knowledge of its existence is relatively recent. A very low volatility and high resistance in the environment make it a persistent agent. Poisoning occurs mainly following penetration through skin and mucosa but vapour inhalation is a credible risk in some circumstances. The clinical presentation may be differed by several hours and despite the absence of signs and symptoms, the casualty should not be considered as contamination or intoxication-free. This agent has a long residence time in blood, a characteristics that clearly differentiates it from other compounds such as sarin. The protocols for antidote administration may thus have to be changed accordingly. The fact that VR poisoned individuals will less respond to the current oxime therapy used in France, the 2-PAM and that VR represents a higher threat than VX, being probably possessed by some proliferating states, justify the interest for this toxic product.