Biais anxieux de perception des risques - 28/02/08
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Il est courant d’attribuer aux individus anxieux un biais d’estimation faisant qu’ils surestiment les dangers potentiels de leur environnement et qu’ils sous-estiment leur possibilité de sécurité. Ce biais s’exprime essentiellement dans des situations concrètes et actuelles qui souvent génèrent de l’anxiété, et auxquelles les individus anxieux doivent répondre dans l’urgence. Nous avons cherché à savoir s’il était repérable sur des estimations plus « réfléchies » pour lesquelles le temps de réaction n’a pas d’importance, et sans que les sujets voient leur anxiété activée plus qu’à la normale. Pour cela, nous avons rencontré 18 patientes anxieuses et 18 femmes sans troubles psychiatriques, et nous leur avons demandé d’estimer la probabilité d’apparition de 16 événements tels que « trouver de l’argent dans la rue » ou « avoir une panne de réveil » deux fois de suite. Une fois en pensant que ces événements arrivaient à d’autres personnes, une autre fois en pensant que ces événements leur arrivaient à elles. Nous pouvions classer ces événements en fonction de leurs conséquences positives ou négatives et en fonction de leur probabilité objective d’apparition : rares ou fréquents. Les résultats montrent que l’anxiété a effectivement une influence sur de telles opérations cognitives et que cette influence dépend de la catégorie d’événements à juger. Ainsi, par exemple, les événements négatifs paraissent plus probables pour les jeunes femmes les plus anxieuses, mais il ne semble pas exister de tels effets pour les événements positifs.
Anxiety bias for risk perception |
Anxious people are currently attributed an estimation bias showing that they overestimate the potential dangers of their environment and they underestimate their safety potentialities. This bias can essentially be noticed in concrete and present, often anxiety-generating, situations which people have to react to with utmost urgency. We have tried to determine whether such behavior can be identified for more mature estimations where reaction time is not important and for which individuals are not more anxious than usual. For this experience, we met with eighteen anxious patients and eighteen women with no psychiatric problems. We ask them to estimate the probability that sixteen events such as “finding some money in the street” or “oversleeping” two days in a row could occur, thinking first that the events happened to other persons, then that they happened to themselves. We could classified these events according to their positive or negative consequences and according to their objective probability of rare or frequent appearances. The results show that anxiety effectively influences such cognitive operations and that this influence depends on the category of events to be judged. Thus, for example, negative events seem more probable for the most anxious young women but positive events do not appear to produce the same effects.
Mots clés : anxiété , biais de traitement
Keywords:
anxiety
,
processing bias
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 16 - N° 1
P. 12-15 - mars 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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