Le cancer du sein est considéré comme le premier cancer de la femme au Maroc. Le programme national de détection précoce du cancer du sein au Maroc est basé sur l’examen clinique du sein. Le médecin généraliste apparaît comme un acteur important dans la pratique de ce test. L’objectif de ce travail était d’évaluer, pour la première fois, les attitudes et la pratique de l’examen clinique du sein par les médecins généralistes au Maroc.

Il s’agit d’une étude transversale réalisée dans la région de Meknès-Tafilalt, pendant le mois de février 2014. Dans les 24 centres de santé choisis par un sondage aléatoire stratifié sur le milieu urbain/rural, 80 médecins généralistes ont participé à cette étude. L’évaluation de la pratique de l’examen clinique du sein a été faite à l’aide d’une grille d’observation comprenant plusieurs items : la recherche de facteurs de risque du cancer du sein, la demande du consentement oral, le respect de l’intimité de la femme, la technique de la palpation, la palpation des aires ganglionnaires, le respect des règles d’hygiène…

L’âge moyen des médecins généralistes était de 42,21 (± 10,3) ans. Parmi les 80 généralistes ayant participé à cette étude 98,8 % avaient demandé le consentement de la femme en préalable de l’examen, seulement 90 % des médecins avaient cherché les facteurs de risque du cancer du sein chez la femme, seulement 51,2 % des médecins avaient réalisé l’examen dans une salle respectant l’intimité des femmes. La palpation des aires ganglionnaires était réalisée par seulement 66,6 % des médecins généralistes. La majorité (93,6 %) des médecins participants n’avait pas palpé la totalité des seins, Seulement 65,2 % des médecins avaient respecté les règles d’hygiène pendant l’examen.

Les résultats de cette étude incitent les responsables du programme de détection précoce du cancer du sein au Maroc à renforcer les formations des médecins généralistes exerçant dans le cadre de ce programme, en matière de pratique de l’examen clinique du sein.