Les affections de longue durée (ALD) sont définies comme des maladies reconnues pour leur gravité, leur chronicité et qui nécessitent un traitement prolongé et/ou coûteux, pour lesquelles l’Assurance maladie obligatoire (AMO) assure une prise en charge pour tous les traitements nécessaires. L’objectif de cette étude est de déterminer l’impact financier des médicaments appartenant au traitement de trois ALD les plus consommatrices des dépenses médicales de l’AMO (l’hypertension artérielle sévère (HTA), le diabète (DT1, DT2) et l’asthme sévère) suite au changement du taux d’exonération du ticket modérateur par rapport à la situation actuelle entre les deux organismes gestionnaires de l’AMO (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale [CNOPS] et Caisse nationale de sécurité sociale [CNSS]).

C’est une étude pharmaco-économique réalisée de 2007 à 2012. Scénario 1 (actuelle), le taux de couverture de la CNSS est 77 % pour l’HTA, 70 % pour le diabète, 90 % pour l’asthme et le taux de la CNOPS est de 100 % pour les trois ALD. Le scénario 2, la convergence du taux d’exonération de la CNSS vers celui de la CNOPS, soit un taux de remboursement de 100 % pour les trois ALD. Le scénario 3, la convergence du taux d’exonération de la CNOPS vers celui de la CNSS, 70 % pour le diabète ; 77 % pour l’HTA et 90 % pour l’asthme. Un croisement ou une jointure a été réalisé entre la base de données « GMR » et la base IMS pour déterminer les spécialités qui entrent dans le traitement des trois ALD objet de l’étude entre la période 2007–2012. Les dépenses AMO (entre CNOPS et CNSS) ont été calculées après attribution des taux de couverture en fonction des trois scénarios et pour chaque type d’ALD entre 2007 et 2012 en utilisant le chiffre remboursé.

Au terme de cette étude, on note une diminution de dépenses pour les trois ALD, soit un pourcentage compris entre 4,17 % et 13,31 % entre le scénario 1 et le scénario 2 et un pourcentage compris entre 9,72 % et 30 % entre le scénario 3 et le scénario 2. On observe également, une augmentation de dépenses pour les trois ALD, soit un pourcentage compris entre 6,15 % et 24,11 % entre le scénario 1 et le scénario 3. L’évolution réelle des dépenses en MDH des trois pathologies (HTA, diabète et asthme) sur les six dernières années (2007–2012), se caractérise par une courbe de tendance relativement linéaire caractérisée par l’augmentation de la consommation des soins, l’accroissement du nombre de patient atteints des ALD, qui leur ouvre le droit à l’exonération du ticket modérateur, avec l’augmentation du taux de couverture par les organismes gestionnaires.

La maîtrise des dépenses de santé passe par une meilleure compréhension des comportements de consommation médicale. Les données d’ALD présentées ici y participent et montrent que, sur les six dernières années, la croissance du nombre de personnes en ALD (accroissement de la prévalence des maladies graves, allongement de l’espérance de vie, vieillissement de la population et élargissement des critères de prise en charge à 100 %) a eu plus d’impact sur l’augmentation des dépenses liées aux ALD.