Un nouveau modèle de survie relative pour comparer le risque de décès des patients transplantés rénaux par rapport à des patients restés en dialyse après leur inscription sur liste d’attente de transplantation - 25/04/15
Résumé |
Introduction |
En transplantation rénale, la pénurie d’organes est génératrice de drames humains et l’allocation des greffons vers les patients susceptibles d’en bénéficier le plus est essentielle. Pour étudier les bénéfices en termes de mortalité des patients transplantés par rapport aux patients restant en dialyse, tous les travaux existants utilisent un modèle de Cox avec comme critère de jugement le temps entre la première dialyse et le décès et dans lequel la transplantation est analysée comme une variable explicative dont la valeur dépend du temps. Ce modèle ne permet cependant pas de prendre en compte les caractéristiques du donneur et de la transplantation comme variables explicatives, alors qu’il s’agit de variables essentielles pour l’allocation du greffon. Le modèle présenté dans notre étude permet de proposer pour la première fois une solution qui pourrait améliorer l’estimation du bénéfice individuel de la transplantation.
Méthodes |
Nous avons comparé 3941 patients transplantés d’un rein entre 1996 et 2014 issus de la cohorte française DIVAT (www.divat.fr/) à une population de référence constituée de 9852 patients inscrits sur liste d’attente de transplantation provenant du registre REIN (Réseau épidémiologie et information en néphrologie). Pour la mortalité attendue en dialyse, nous avons utilisé un modèle de mélange à risques compétitifs permettant de prendre en compte la censure informative des patients transplantés. Nous avons ensuite estimé un modèle à risques instantanés multiplicatifs pour estimer le risque relatif de décès des patients transplantés par rapport aux patients restés en dialyses. Les variances des paramètres de ce second modèle ont été estimées par bootstrap pour prendre en compte la variabilité du risque attendu.
Résultats |
Nous avons estimé une période post-transplantation moyenne avec un excès de risque de décès des transplantés par rapport aux dialysés de 64jours. Après ce délai, le risque instantané de décès chez les transplantés semblait au contraire plus faible. À trois ans post-transplantation, ce risque relatif moyen des transplantés par rapport aux dialysés était de 0,31. L’analyse a également montré que sept facteurs semblaient influencer significativement ce risque relatif : l’âge et l’indice de masse corporelle du receveur à la greffe, la durée en dialyse avant l’inscription sur liste d’attente, le groupe sanguin du receveur, les antécédents cardiaques au moment de l’inscription et l’immunisation anti-HLA de classe I et II du receveur.
Conclusion |
Ces modèles permettent de mieux évaluer le risque relatif de décès d’un patient en fonction des caractéristiques de la transplantation. Cette estimation à l’échelle individuelle pourrait être utile aux cliniciens lors de la décision de transplantation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Modèles à risques compétitifs, Survie relative, Insuffisance rénale terminale, Transplantation rénale, Dialyse
Plan
Vol 63 - N° S2
P. S43 - mai 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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